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la  troisième  année  consécutive  de  séche-    La situation est assez grave pour que la tutelle
                resse ».  La  réforme  de  1990  étant  alors    participe largement à l’établissement des bud-
                connue  dans  son  intégralité,  le  conseil     gets de la Caisse. « Organisme privé chargé
                d’administration décide à l’unanimité de « fixer   d’une  mission  de  service  public,  la  MSA  voit
                la date d’exigibilité de la dernière fraction à la   peser  sur  elle  la  tutelle  de  l’Etat.  Ce  dernier
                limite permise par les textes, ceci afin de ne   exerce  à  la  fois  un  contrôle  a  priori  et  a
                pas  aggraver  la  situation  difficile  connue  par   posteriori » . Elle est assurée par les services
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                les agriculteurs gersois notamment au niveau     du ministère de l’Agriculture, particulièrement
                de leur trésorerie […]. La date d’exigibilité est   par  son  Service  Régional  de  l’Inspection  du
                donc fixée au 30 novembre 1990, la date limite   Travail, de l’Emploi et de la Politique Sociale
                de paiement au 30 décembre 1990 ».               Agricoles  (SRITEPSA).  Son  influence  se  fait
                                                                 sentir  à  partir  de  1992.  Pour  répondre  aux
                L’appel  en  quatre  fractions  n’était  que  tem-  exigences de l’organisme de tutelle, le projet
                poraire.  Il  s’agissait  d’adapter  au  mieux  les   de  budget  élaboré  retient  les  éléments
                effets  de  la  réforme  des  cotisations.  C’est   suivants :  « diminution  de  l’effectif budgétaire
                pourquoi, dès le conseil d’administration du 12   de  2,40  %  (3,3  postes) ;  limitation  des
                janvier 1991, les membres du bureau décident     promotions  non  automatiques ;  compression
                unanimement  de  « revenir  à  trois  appels  au   des  charges  de  gestion ;  financement  partiel
                lieu  de  quatre »  92  .  Les  ajustements  se   du  crédit  non  affecté »  95  .  Suite  à  cette
                poursuivront  encore  de  1991  à  1994  car  les   présentation,  les  comités  salariés  et  non-
                agriculteurs  rencontrent  des  difficultés  pour   salariés  formulent  un  avis  sur  ce  budget.  Le
                payer les pourcentages de cotisations qui leurs   Comité  de  Protection  Sociale  des  Salariés
                sont  demandées  à  telle  ou  telle  date.  La   Agricoles  « déplore  que  les  recherches
                situation se stabilise ensuite. Il faut donc voir le   d’économies  budgétaires  se  fassent  toujours
                contexte  au  sein  duquel  cette  crise  a  été   au détriment des salariés et du service rendu à
                résolue.                                         l’adhérent. » Le Comité de Protection Sociale
                                                                 des Non-Salariés Agricoles va dans le même
                2 Résoudre la crise budgétaire                   sens, en usant d’un vocabulaire plus direct. En
                                                                 effet,  il  « constate  que  la  présentation  du
                Afin  de  résoudre  la  crise  budgétaire,  trois   budget acceptable par l’autorité de tutelle est
                acteurs entrent en jeu. La tutelle et la Caisse   réalisée  une  fois  de  plus  par  le  truchement
                souhaitent rechercher un équilibre, tandis que   d’une nouvelle compression des effectifs alors
                les  syndicats  agricoles  se  posent  en  défen-  que  la  charge  de  travail  augmente ».
                seurs des agriculteurs.                          Rappelons que ces deux comités avaient été
                                                                 créés par la loi du 2 janvier 1984. Le comité
                La tutelle et la Caisse : la recherche d’un      d’entreprise  émet  aussi  un  avis  tout  aussi
                équilibre                                        négatif  sur  ce  budget.  Sous  forme  interro-
                                                                 gative, il montre son opposition : « Le nombre
                A partir des années 1980, le déficit de la caisse   des  emplois  doit  diminuer.  La  demande  de
                se creuse. Il peut s’expliquer par deux causes :    promotion  ne  peut  être  satisfaite.  Jusqu’à
                l’augmentation du poids social de la caisse et   quand  cela  sera-t-il  acceptable ?  Jusqu’à
                la baisse du nombre d’agriculteurs à la fois au   quand le service que tout adhérent est en droit
                plan départemental et national. Les difficultés   d’attendre  pourra-t-il  continuer  à  être  rendu
                de la caisse à financer ses prestations grâce    normalement ? »
                aux  cotisations  apparaissent  clairement  des
                années 1988 à 1993. Le conseil d’administra-     Il faut nécessairement percevoir les cotisations
                tion, loin d’être détaché des conjectures éco-   sociales. Pour cela, Maurice Faure informe le
                nomiques, « tient à manifester fermement son     conseil d’administration le 8 janvier 1993 de la
                inquiétude face à la dégradation de la situation,   solution envisagée à la fois par l’administration
                dégradation  que  personne  ne  semble  vouloir   de tutelle et par le trésorier payeur général du
                prendre  en  compte.  Il  attire  l’attention  sur   Gers.  Face  au  non-paiement  des  cotisations
                l’impossibilité qui serait la  sienne de gérer la   sociales par certains agriculteurs, ils pourraient
                Mutualité  Sociale  Agricole  si  cette  situation   mettre en place la procédure « d’opposition à
                devait durer plus longtemps et tout le départe-  tiers  détenteur ».  Avant  de  lancer  cette
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                ment aurait à souffrir de cette impossibilité » .   opération,  il  convient  d’attirer  l’attention  des
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                                                                 Cette  action  ne  concernerait  que  les  agricul-
                                                                 teurs qui font preuve d’une certaine mauvaise

                92  PV CA, 12 janvier 1991.                      du Comité régional d’histoire de la Sécurité sociale de
                93  PV AG, 30 juin 1991.                         Midi-Pyrénées, n°10, nov. 2010, p. 6.
                94  AZEMA (Ludovic), « Histoire de la Mutualité Sociale   95  PV CA, 10 décembre 1992.
                Agricole de la Haute-Garonne », in Lettre d’information


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