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              volonté pour acquitter leurs dettes . En droit   Entre  temps,  une  amélioration  relative  est
              de la Sécurité sociale, cette procédure permet   constatée.  La  situation  reste  préoccupante.
              à une Caisse qui est créancière de cotisations,   Néanmoins,  le  Crédit  Agricole  estime  que  la
              de majorations ou de pénalités, d’immobiliser    nouvelle  donne  permet  de  reconduire  la
              des fonds appartenant  à son débiteur qui se     convention  de  partenariat  avec  la  Caisse
              trouvent  entre  les  mains  d’un  tiers  qui  les   gersoise  pour  l’exercice  1995  « dans  des
              détient pour son compte (créancier, banquier,    conditions identiques » .
                                                                                    99
              employeur),  après  l'envoi  d'une  mise  en
              demeure.                                         Peu à peu, la situation semble se régler au plan
                                                               financier.  Les  procès-verbaux  ne  notent  plus
              Ces difficultés de trésorerie sont accrues par   une opposition de la Caisse ou des différents
              une sordide affaire de détournement de fonds,    comités. Il faut toutefois rappeler que le Gers
              provoquant la tenue d’un conseil d’administra-   est  en  2000  « le  troisième  département
              tion  ad  hoc  le  7  février  1993.  Il  est  l’œuvre   français après les deux départements corses à
              d’une employée du service vieillesse. Il porte   avoir  les  plus  mauvais  taux  d’encaissement
              sur une somme de 657 645,07 francs, et con-      des cotisations agricoles » 100 . Néanmoins, les
              cerne des dossiers de retraites, « exploitants   luttes  syndicales,  commencées  depuis  les
              ou salariés. La technique consistait à remettre   années 1980, perdurent.
              en  paiement  un  dossier  pour  lequel  aucune
              somme n’était due. De ce fait, Madame D[…]       Les syndicats et la protection des
              se  faisait  virer  des  sommes  sur  son  compte   agriculteurs : un combat stratégique
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              bancaire » . Maurice Faure indique au conseil
              d’administration  « les  mesures  prises  immé-  Les syndicats ont pour mission la défense des
              diatement : mise à pied de Madame D[…] et        agriculteurs.  D’abord,  il  faut  lutter  contre  les
              mise en route de la procédure conventionnelle    augmentations successives des cotisations qui
              de  licenciement ;  information  des  Caisses    posent  de  nombreux  problèmes  aux  agricul-
              Centrales et de l’Autorité de Tutelle ; informa-  teurs.  Ceux-ci  ne  pouvant  pas  payer  les
              tion  du  Président  de  l’Union  Départementale   cotisations à jour, des retards se font ressentir,
              de la Mutualité Agricole et du président de la   si bien que des procédures de recouvrement
              Caisse  de  Mutualité  Sociale  Agricole ;  dépôt   forcé sont à l’étude. Lors du conseil d’adminis-
              d’une  plainte  pour  abus  de  confiance  et    tration du 18 janvier 1992, Dupuy « s’inquiète
              d’escroquerie  auprès  du  Procureur  de  la     de cette dégradation » 101  et s’élève contre les
              République ».  Le  directeur  ajoute  que  cette   agriculteurs  qui  ne  versent  pas  leurs  cotisa-
              affaire  inquiète  énormément  le  personnel  qui   tions. Dans la continuité, il « demande que des
              en craint une exploitation.  Mais, le conseil le   actions soient faites en direction des débiteurs
              rassure  vite :  sur  la  proposition  de  Jacques   de « mauvaise foi » qui font peser les difficultés
              Hamel,  il  « tient  à  affirmer  à  l’ensemble  du   de la trésorerie sur la majorité des agriculteurs,
              Personnel  sa  solidarité  et  sa  confiance.  La   qui bien qu’en situation difficile, font l’effort de
              faute très grave commise par l’un d’entre eux,   solder leur[s] [sic] cotisations sociales ».
              n’a aucun effet sur la confiance totale que les
              Elus  accordent  au  Personnel  de  la  Mutualité   Tous sont d’accord sur la volonté de préserver
              Agricole ».                                      la qualité du service fourni aux adhérents de la
                                                               Caisse.  Pour  lutter  contre  les  hausses
              A  partir  de  1992  et  « vu  les  problèmes  fi-  successives des cotisations sociales ainsi que
              nanciers de la Caisse, le Crédit Agricole veut   leurs réformes, la FDSEA publie un communi-
              mettre  fin  à  son  partenariat  avec  elle ».  Dix   qué dans la presse gersoise, relaté au conseil
              années plus tôt, la Caisse de MSA de la Haute-   d’administration par le président Marcel Baudé
              Garonne  avait  vu  le  « blocage  des  prêts  du   le  19  septembre  1992,  « appelant  à  ne  pas
              Crédit Agricole, qui ne [pouvaient] dépasser un   répondre  aux  demandes  de  renseignements
              certain quota et qui [entraînait] une gêne dans   complémentaires  faites  par  la  Mutualité
              le  financement  des  organismes » .  La  me-    Sociale  Agricole  en  vue  d’étalement  des
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              nace qui pèse au-dessus de la Caisse gersoise    cotisations sociales » 102 . C’est alors qu’il lit la
              est  beaucoup  plus  grave.  A  partir  de  là,  de
              nombreuses  réunions  vont  s’organiser  pour    lettre  qu’il  a  adressée  au  président  de  ce
              préparer une rencontre avec le Crédit Agricole.   syndicat  l’invitant  à  une  rencontre.  Lors  du
                                                               même  conseil  d’administration,  le  président

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              96  PV CA, 8 janvier 1993.                       98  AZEMA (Ludovic), op. cit., 2  partie, p. 8.
              97  PV  CA,  27  février  1993.  Faure  précise  que  « les   99  PV CA, 4 février 1995.
              contrôles  comptables  effectués  n’ont  pu  mettre  en   100  La Dépêche du Midi, 4 août 2000.
              évidence  cette  pratique,  car  ils  sont  effectués,  con-  101  PV  CA,  18  janvier  1992.  (FDSEA :  Fédération
              formément à la règlementation, par sondage et aucun   Départementale  des  Syndicats  d'Exploitants  Agrico-
              des dossiers concernés ne figuraient dans les échantil-  les)
              lons sondés ».                                   102  PV CA, 19 septembre 1992.


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