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Mathieu Peter

l’autonomie du monde agricole et la spécificité de sa protection sociale. Et

les thématiques dédiées sont nombreuses : syndicalisme agricole,
mutualité agricole, retraites ouvrières et paysannes… Dans la même
veine, la lecture des rapports de la caisse centrale permet de cerner les

problématiques propres au régime agricole, au premier rang desquelles
figurent la diminution de la population active.

Enfin, la consultation des ouvrages relatifs à l’histoire et à la géographie
locale témoigne de l’importance du territoire dans une recherche sur la
MSA. Sous le verni de l’institution, il s’agit toujours d’une œuvre locale,

qui prends la couleur du terroir et l’esprit du département qui en sont les
supports. Le territoire donne une coloration au sujet : le Comité régional
d’histoire de la Sécurité sociale de Midi-Pyrénées a fait rédiger quatre

histoires de caisse différentes, alors qu’il s’agit d’une même institution,
ayant parfois les mêmes origines. Par exemple, les prestations familiales

des caisses de la Haute-Garonne et de l’Ariège ont une origine commune,
à travers la création en 1936 de la Caisse régionale occitane d’allocations
familiales mutuelles agricoles, alors que la plaine et la montagne vont
conférer bien vite un destin différent aux caisses qui s’y rattachent.

B. Les éléments originaux : les archives orales et les témoignages

L’un des intérêts de ces différentes études a été de pouvoir rencontrer ceux
qui ont fait, géré, dirigé ou contrôlé les caisses, afin de recueillir leur
témoignage et leurs souvenirs. Après avoir sondé la mémoire collective

contenue dans les registres de l’institution, le chercheur en histoire a la
chance de pouvoir solliciter la mémoire individuelle des acteurs de la
MSA…

Ainsi, Albert Anouilh, Frédéric Bérardi ou encore François Dubeau,
respectivement anciens directeurs des caisses ariégeoise, haute-
garonnaise et aveyronnaise, ont-ils pu chacun apporter un témoignage

précieux et unique, résultant de leur propre parcours tant personnel que
professionnel. A leur côté, il faut évoquer le témoignage particulier, en sa

620 p. et 218 p. ; M. GERVAIS, M. JOLLIVET & Y. TAVERNIER, Histoire de la France rurale. La fin
de la France paysanne : depuis 1914 (t. IV), sous la direction de Georges Duby et Armand
Wallon, Seuil, Paris, 1992, 755 p.

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