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François Moncassin
grandes lignes. Ceci m’amène à concentrer mon propos sur les naissances
et l’idée de régionalisation.
Premier point : Les naissances. Je ne serai pas exhaustif ici, j’ai en effet
décidé de me concentrer sur l’essor des caisses à caractère régional et sur
l’opposition qui en découlera. Une première remarque, assez contradic-
toire avec l’optique d’indépendance des caisses qui prévaudra ensuite : la
première caisse est une caisse à compétence pluridépartementale. Il s’agit
de la Caisse régionale occitane de secours mutuels agricoles, créée le 20
octobre 1931. Elle réunit plusieurs caisses : la caisse de secours mutuels
agricoles de la Haute-Garonne (fondée elle aussi en 1931), Corbières
mutualiste, plusieurs sociétés de secours mutuels pour l’Aude et l’Hérault
ainsi que la société de secours mutuels de Castres et la caisse de secours
mutuels de Rabastens pour le département du Tarn. Pour le Gers, à cette
époque, c’est la section agricole de la caisse départementale des assurances
sociales qui gère le domaine. A partir de 1936, vont être mises en place des
caisses agricoles d’allocations familiales. La Caisse régionale occitane
d’allocations familiales mutuelle agricole nait le 27 août 1936 et regroupe
celles de la Haute-Garonne, de l’Ariège de manière monopolistique. Elle
est ensuite en concurrence dans d’autres départements : Tarn-et-Garonne
et Aude. Le Tarn n’est pas concerné, trois caisses étant compétentes sur
son territoire : la Caisse du Plateau Central (Rodez), la Caisse départe-
mentale du Tarn (Castres) et la Caisse de Montpellier. Le Gers n’est une
nouvelle fois pas touché. Ab initio, trois caisses sont compétentes pour
verser les allocations familiales agricoles dans ce département : celle de
Pau, celle d’Agen et celle de Toulouse. C’est par opposition, par esprit
départemental, que le Gers crée une caisse agricole d’allocations familiales
en 1936. Immédiatement après sa création, celle-ci s’insurge contre une
quelconque régionalisation.
De là vient le deuxième point, celui de la régionalisation. Particularité ici
parce qu’on a une rupture idéologique. Au départ, les caisses ont une com-
pétence régionale ou quasi régionale. Le Gers apparaît comme le premier
opposant, chronologiquement, à cette idée. Il est hostile à la concurrence,
et ce de manière traditionnelle. Encore à la fin des années 60, l’idée de
régionalisation ne fait pas l’unanimité… loin de là ! en 1967, la caisse
gersoise est totalement opposée à cette idée. Elle dit ne pas être contre à
partir de 1975, mais l’idée se perd. Pour l’Ariège, l’idée de régionalisation
n’est pareillement pas admise avant 1975. On peut penser que, corollaire-
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