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François Moncassin


               rapprochement  des  caisses  Tarn-Aveyron,  le  modèle  traditionnel  de  la

               paysannerie jusqu’en 1945-1950 reposait sur un mode de vie autarcique.
               Le progrès technique a remis en cause cette vision du métier. C’est l’appa-
               rition  de  la  spécialisation des  cultures  sans quoi  le  rendement agricole

               n’aurait pas pu être à la hauteur des enjeux de la reconstruction d’après-
               guerre. La  géographie des  campagnes  s’en  est trouvée bouleversée, ne

               serait-ce que par la politique de remembrement, qui a donné lieu à de
               véritables querelles intestines dans les villages, parfois même qui auront
               pour incidence la présence de plusieurs listes aux élections municipales.

               Un souvenir personnel me vient : mes grands-parents et mon père m’ont
               toujours dit que l’élection municipale qui avait été à l’origine de la plus
               grande cacophonie, était celle qui faisait suite au remembrement. Dans un

               village de 200 à 300 habitants, deux listes s’étaient affrontées sur fond de
               querelles liées au remembrement et le village s’en est trouvé fortement
               divisé… et les rancœurs peuvent parfois persister !

               Corollaire de la mécanisation de la profession et des difficultés qui lui sont
               afférentes, le nombre d’agriculteurs ne cesse de diminuer, ce qui engendre

               nécessairement des problématiques quant au financement de la protection
               sociale  agricole.  Je  n’ai  pas  besoin  de  revenir  ici  sur  les  difficultés
               d’encaissement des cotisations. Pour certains départements la diminution

               est très sensible entre 1954 et 1967 : de 5 millions, on passe à 3.1 millions
               d’agriculteurs. Au fur et à mesure, le nombre de retraités va rattraper puis
               dépasser le nombre d’actifs agricoles.

               J’ai  parlé  des  difficultés  du  métier  sans  les  évoquer :  il  est  difficile  de
               concilier vie de famille et travail. Même le travail prend souvent le pas sur
               la vie de famille. De là apparaissent les problématiques d’isolement des

               agriculteurs.  Ils  peuvent  aussi  avoir  affaire  à  des  calamités  agricoles  –
               comme l’ont connu plusieurs départements notamment durant la crise de

               la grippe aviaire. D’où la nécessité d’aider les retraités : ceux-ci vivent plus
               longtemps mais avec des maladies chroniques. De là, découle la question
               de leur suivi et des aides à leur apporter. Le thème des aides, de l’action

               des MSA n’est pas nouvelle (B).

               B. Les permanences fonctionnelles


               La MSA ne serait pas ce qu’elle est sans son important volet social. En plus
               du volet représentation des agriculteurs, ce volet social permet, depuis ses



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