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Mathieu Peter
que la MSA demeure une institution récente relevant pour une très large
part de l’« histoire du temps présent » (encore appelée « histoire immé-
diate »), qui correspond à une période proche de notre époque, posté-
rieure à la Seconde Guerre mondiale.
La Mutualité sociale agricole apparaît néanmoins bien plus tôt, avec une
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naissance timide à l’orée du XX siècle, comme une émanation du
syndicalisme agricole qui a généré ponctuellement une proto-mutualité
agricole ne différenciant alors pas encore le volet économique relatif à la
protection des biens, du volet social relatif à la protection des personnes.
La maturation se fera lentement, avec une reconnaissance formelle durant
l’entre-deux-guerres, grâce aux lois sur les assurances sociales agricoles
(loi du 30 avril 1930) et les allocations familiales agricoles (loi du 11 mars
1932), puis avec une renaissance officielle sous le régime de Vichy (loi du
5 avril 1941), qui regroupera ces prestations au sein de caisses locales de
mutualité sociale agricole, lesquelles seront maintenues telles quelles
après la Libération (loi du 8 juin 1949).
Plus que tout autre sujet relatif à la Sécurité sociale, la Mutualité sociale
agricole porte en elle la problématique de ses origines, liée à son
avènement dans le contexte difficile de la guerre et des périodes troublées
que sont l’Occupation et la Libération. Il existe en particulier un réel
manque de recul sur les évènements relevant de ces périodes au niveau
local. Par ailleurs, chaque caisse départementale est le fruit d’une
confrontation entre le national et le local, entre le juridique et le factuel,
entre le sommet (étatique) et la base (terrienne). Ces forces créatrices,
parfois convergentes, parfois divergentes, confèrent à chaque caisse une
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histoire propre , l’originalité de chacune étant renforcée par le système de
l’élection qui assoie le localisme en même temps qu’il témoigne du poids
politique des caisses .
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En outre, la particularité du régime agricole de sécurité sociale, qui lui-
même découle d’une antienne classique, celle de l’existence d’un
particularisme agricole, irradie les sources des quatre monographies
18 Voir en ce sens, ci-après, l’intervention de François MONCASSIN, doctorant à l’Université
Toulouse 1 Capitole, relative aux « Permanences et particularités historiques et sociales ».
19 Voir en ce sens, ci-après, l’intervention de Ludovic AZEMA, maître de conférences à
l’Université Toulouse 1 Capitole, relative au « Rôle politique de la Mutualité sociale agricole ».
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