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CONCLUSION GENERALE





                La caisse de MSA du Gers est passée par quatre temps : celui de l’émancipation, celui de l’affirmation,
                celui des doutes et celui de l’ouverture.
                Le temps de l’émancipation correspond à ses débuts, lorsqu’elle devait lutter pour obtenir le monopole
                des adhérents sur le département. Cette lutte politique s’est traduite par la modernité de son action
                sociale. Il ne faut pas non plus oublier ici le rôle de la législation de Vichy qui lui permettra un monopole
                sur le département.
                Le  temps  de  l’affirmation  fait  référence  à  la  période  durant  laquelle  la  caisse  va  s’adapter  à  son
                environnement. Adaptation matérielle d’abord avec le changement de ses locaux comme avec la mise
                en place d’une réforme du temps de travail. Adaptation sociale ensuite. Ici, elle souhaite moderniser la
                pensée rurale par le biais de petits opuscules visant, de manière indirecte, la place à accorder aux
                femmes dans le travail agricole, mais aussi la place des parents au foyer. La principale innovation ici
                sera la création de l’AMASSAG et son domaine de Pagès à Beaumarchès, véritable vitrine de l’action
                sanitaire et sociale qui vise aider et à accompagner les enfants en difficulté. Sa mission est autant de
                soigner les enfants que de les accompagner durant leur temps scolaire. Cette affirmation est tout aussi
                locale que nationale. Elle est particulièrement l’œuvre du président Baurens. Sur ce point précis, la
                caisse du Gers va se mettre en avant comme garante de l’autonomie, de l’unité et de la spécificité du
                régime agricole tout en s’évertuant à conserver le calcul et le montant des bases contributives. Au plan
                national,  elle  critique  l’évolution  de  l’octroi  des  prestations  familiales  qui  impose  désormais  des
                conditions de ressources.

                Vient le temps des doutes dû aux crises. Une crise financière d’abord qui débouchera sur une crise
                politico-syndicale dont le cœur sera la contestation du pouvoir de la MSA La crise financière vient des
                difficultés  de  financement  de  la  protection  sociale  agricole  par  les  agriculteurs.  Après  des
                augmentations  répétées  sur  plusieurs  années,  les  pouvoirs  centraux  décident  une  réforme  des
                cotisations sociales agricoles. Celle-ci substitue au revenu cadastral le revenu dit « professionnel ».
                Dans le même temps, la PAC est repensée avec la réforme Mac Sharry dont l’objectif est de réduire à
                la fois la production et les aides directes au revenu des agriculteurs. Pour repousser les échéances de
                paiement des cotisations sociales, seront alors mis en avant les arguments tenant à la diminution des
                revenus agricoles. La réforme financière fait naître alors un conflit politico-syndical entre la FDSEA.,
                d’une part, et deux syndicats minoritaires dans la représentation consulaire, d’autre part, à savoir la
                Coordination Rurale 32 et le GAAMIR. Ceux-ci s’en prennent à la réforme des cotisations, au poids de
                la tutelle et se veulent désormais seuls dans l’expression de la colère agricole. Derrière cela, l’enjeu
                est évidemment de prendre le pouvoir à la MSA, sans y arriver.
                Enfin,  l’ouverture  est  successivement  réalisée  par  les  présidents  Marcel  Baudé  et  Daniel  Gesta.
                Ouverture, c’est-à-dire prise de conscience que la MSA du Gers ne pourra plus accomplir l’ensemble
                de ses missions si elle ne se coordonne pas avec d’autres caisses de la région. Après avoir écarté d’un
                revers de main, pendant longtemps, l’idée d’une mise en commun des moyens, la caisse gersoise
                s’inscrit  dans  le  mouvement  de  regroupement  opéré  par  le  « plan  stratégique  institutionnel »  qui
                débouche sur la Fédération Midi-Pyrénées Sud (et ce, après la fin de l’Union Départementale de la
                Mutualité Agricole du Gers avec un direction commune à la MSA et à Groupama, dernière Union de ce
                                                                          er
                type en France). Suite au décès de Bernard Pladepousaux le 1  avril 2015, c’est le président de la
                caisse gersoise, Daniel Gesta, qui a été élu président de la Fédération Midi-Pyrénées Sud, preuve s’il
                en est de la reconnaissance du poids de la caisse du Gers.




















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