Page 26 - Lettre d'information n°31
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CONCLUSION GÉNÉRALE
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               Durant  l’Après-Guerre,  le  doute  s’installe  à  la   et Haute-Garonne. La nécessité amène d’abord
               Caisse des Hautes-Pyrénées : pourra-t-elle con-  à une Fédération mais la Convention d’objectif
               server  son  indépendance  et  s’affirmer  en  tant   et de gestion pousse les quatre caisses à aller
               que caisse départementale ou sera-t-elle absor-  vers  une  fusion,  qui  en  dépit  des  oppositions,
               bée, comme sous Vichy, dans une caisse plus      sera finalement acceptée en terre bigourdane.
               large des Pays de l’Adour ?                      Et,  ce,  grâce  à  des  éléments  rassurants
               Cette  crainte  disparaît  en  1950  à  la  suite  des   (Bernard Pladepousaux devenant président de
               élections  des  Conseils  d’administration  et  la   la  MSA  Midi-Pyrénées  Sud),  l’action  du  Prési-
               Caisse départementale s’affirme localement.      dent et du premier Vice-président 115 , et l’attitude
               Pour  autant,  son  histoire  n’a  pas  été  toujours   du  collège  salarié  favorable  à  la  fusion  (à
               stable et elle a dû faire face à diverses crises.    l’inverse du rapprochement du Pays de l’Adour).
               Les  problèmes  démographiques  sont  relevés    Ces engagements expliquent le vote très favo-
                                                                                    er
               dès les années 1970 avec un important vieillis-  rable à la fusion au 1  janvier 2009 (149 pour
               sement de la population. Malgré ses politiques,   sur 159 votants, soit 93,70 % d’approbation) 116 .
               en particulier en faveur de l’établissement des
               jeunes agriculteurs, le déclin démographique se   Au-delà  de  l’histoire  institutionnelle,  la  Caisse
               poursuit encore aujourd’hui.                     s’est démarquée par ses politiques préventives
               Les  problèmes  économiques  qui  en  découlent   importantes. Si l’action a concerné fortement le
               au niveau des cotisations s’ajoutent à ceux liés   milieu forestier, qui avait la majorité d’accidents
               à la législation qui, en perfectionnant l’assurance   du travail, elle a été plus générale et touché l’en-
               et la protection sociales, pèsent de plus en plus   semble  des  adhérents.  Si  l’argument  écono-
               sur le budget des adhérents.                     mique est avancé – prévenir pour ne pas avoir à
                                                                financer des coûts médicaux lourds  – ce n’est
               Un des bouleversements majeurs a été le pas-     pas la  motivation  initiale qui tient plutôt à per-
               sage à l’informatique. S’il se fait, dans un pre-  mettre  des  conditions  de  travail  décentes.  La
               mier temps, de manière apaisée, l’obligation de   spécificité  de  cette  action  préventive,  toujours
               faire évoluer le matériel, du fait de son obsoles-  adaptée aux enjeux locaux et passant pour une
               cence relativement rapide, commence à poser,     large politique d’information est un des « points
               dès  les  années  1970,  des  problèmes  écono-  forts 117  » de la Caisse des Hautes-Pyrénées.
               miques. C’est le moment où la Caisse envisage
               le  regroupement  informatique,  avec  d’autres   De même, l’action sanitaire et sociale est égale-
               caisses. Toutefois, elle ne tranche pas et conti-  ment une de ses spécificités. Si une grande par-
               nue à s’équiper de manière individuelle.         tie de cette action est, comme ailleurs 118 ., diri-
               Cependant, en 1988, la situation est critique et   gée vers les personnes âgées, elle se distingue,
               la Caisse décide d’opter pour un regroupement    malgré de « faibles subventions 119  » du fait d’un
               des moyens informatiques avec les caisses du     budget limité, par l’originalité d’actions propres.
               Pays de l’Adour. Ce rapprochement technique      Sincèrement  engagée  dans  le  développement
               engendre l’idée d’un rapprochement institution-  de l’action sanitaire et sociale, la Caisse n’hésite
               nel et la Caisse envisage, dès 1992, une Fédé-   pas à dépasser le cadre agricole dans ses poli-
               ration devant tendre vers la fusion avec les MSA   tiques, au nom de l’idée de solidarité.
               des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Tout
               se met en place mais, en 1999, les diverses op-  Son implication dans la vie locale et sa défense
               positions  rendent  la  fusion  impossible,  entraî-  du monde agricole ont toujours été au centre de
               nant la fin de cette Fédération.                 ses politiques. Le chemin parcouru par la Caisse
               Toutefois, dès les années 2000, un rapproche-    départementale a été jonché d’obstacles qu’elle
               ment s’amorce avec trois caisses : Gers, Ariège   a su surmonter par la spécificité de ses actions.


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               115  Le président de la MSA 65, Bernard Pladepousaux, a été accompagné par Gabriel Laquet (1  vice-président) dans les
               rencontres avec les délégués cantonaux non-salariés et salariés qui ont précédé l’Assemblée Générale extraordinaire.

               116  Témoignage de Gabriel LAQUET, président du Comité départemental des Hautes-Pyrénées (chiffres consultables
               in PV. de l’AG du 4 juin 2008) qui indique pour le Gers 62,50 % d’approbation (105 voix pour, 63 contre). Alors que
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               l’Ariège l’approbation est de à 80 % (ETER, op. cit., p. 118).
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               117  Témoignage recueilli auprès de Germain CASTÉRAS le 8 juillet 2022.
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               118  LAGES Michel, L’évolution de la gouvernance de la sécurité sociale, op. cit

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               119  P. V. de l’Assemblée Générale du 20 novembre 1966.

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