Page 23 - Lettre d'information n°31
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2. Des projets originaux et solidaires
La politique d’action sociale de la Mutualité
Sociale Agricole des Hautes-Pyrénées est
également marquée par sa diversité et son
inventivité pour sensibiliser et combattre les
problèmes (a). Plus encore, elle l’est avant tout
par un principe de solidarité qui la pousse à
proposer des politiques sociales dépassant
parfois les limites départementales (b).
a) L’action dépassant le cadre strictement
agricole
Vue de Madiran et de son Prieuré de nos jours ; Source : Tout au long de son histoire, la Caisse départe-
https://commune-madiran.com/un-patrimoine-datant-du-xieme-siecle/ mentale a mis en place des politiques sociales
permettant de résoudre des problèmes locaux
En 1974, le président Robert Harraca projette de ou d’améliorer l’existence des populations
créer un « centre d’accueil non permanent pour bigourdanes. En 1963, le président de la Section
les personnes âgées » au sein du prieuré 100 et, Départementale des Anciens Prisonniers de
ce, en accord avec les Caisses centrales qui en- Guerre présente un accord à la Caisse 103 et pro-
verront des représentants pour examiner les pose que son association se mette sous l’auto-
conditions de mise en œuvre. rité de la Caisse départementale pour permettre
Alors que tout semble bien fonctionner, les de « canaliser ainsi toutes les familles agricoles
problèmes économiques rencontrés par la de Prisonniers vers la Mutualité Sociale Agri-
Caisse des Hautes-Pyrénées mettent un frein à cole ». En contrepartie de son effort d’informa-
l’opération. En 1977, le président Harraca pré- tion, la Section Départementale demande une
sente au Conseil d’administration, les conclu- participation de la Caisse aux frais de secréta-
sions de la visite des Caisses centrales 101 : elles riat, correspondant à une subvention annuelle
refusent le financement des travaux d’’établisse- de 3 000 francs. Le conseil d’administration
ment du centre pour personnes âgées. À la suite accepte à l’unanimité. En faisant cela, il dépasse
de cette déconvenue financière, Robert Harraca l’action sociale classique de la MSA. Cependant,
propose que soit vendu l’immeuble. Après s’être les administrateurs expriment que « pour des
entretenu avec le maire de Madiran, il pense raisons beaucoup plus sociales, psychologiques
proposer une mise en vente de l’immeuble à et humaines que purement administratives » la
300 000 francs. Les administrateurs votent en Caisse doit participer.
faveur de la vente. L’année suivante, lors d’un
ultime point devant le CA 102 , le président En 1991, la Caisse des Hautes-Pyrénées se
Harraca mentionne que les projets liés au félicite pour le succès de l’organisation d’un con-
prieuré de Madiran, faute de pouvoir être finan- cours de dessin 104 . Il s’agit d’un concours ayant
cés par les Caisses centrales, ne peuvent abou- pour thématique « L’Hygiène de vie ». Le prin-
tir du fait de travaux trop importants et d’une dif- cipe est de faire participer des enfants âgés de
ficile possibilité de mise aux normes du 6 à 12 ans issus des écoles rurales du départe-
bâtiment. Le président rappelle le coût d’achat ment. Il s’avère que 140 écoles ont participé au
initial s’élevant avec les frais de notaire à concours. L’objectif de sensibilisation des plus
155 765,22 francs. L’immeuble a été vendu pour jeunes aux questions d’hygiène est donc,
300 000 francs le 15 octobre 1977. C’est ainsi d’après la lettre même du procès-verbal, un « vif
que se termine l’affaire du prieuré de Madiran. succès ».
Dans un objectif de sensibilisation qui se rap-
Loin d’être un échec total, cet exemple montre proche de la prévention, en 1998, un concours
la volonté de la Caisse des Hautes-Pyrénées de de bûcheronnage est organisé dans la com-
s’investir dans l’action sanitaire et sociale. mune de Lançon et les administrateurs sont con-
Même si le projet n’a pas abouti, la Caisse viés à la manifestation 105 . L’invitation est justifiée
départementale a actionné tous les leviers finan- par la participation financière apportée par la
ciers à sa disposition pour le concrétiser. MSA à l’évènement.
100 P. V. de délibération des conseils d’administration du 17 novembre 1974.
101 P. V. de délibération des conseils d’administration du 26 mars 1977.
102 P. V. de délibération des conseils d’administration du 4 mars 1978.
103 P. V. de délibération des conseils d’administration du 20 juin 1963.
s
104 P. V. de délibération des conseils d’admini21 juin 1991.
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105 P. V. de délibération des conseils d’administration du 28 juillet 1998.
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