Page 19 - Lettre d'information n°31
P. 19
C’est M. Lasne, directeur des Caisses centrales, Les dépenses en matière d’action sanitaire et
qui fait le constat suivant : sociale font s’inscrire parfaitement la Caisse
« Pas plus qu’on ne déracine un arbre, on dans la première Convention d’Objectifs et de
ne peut déraciner une personne âgée. Il faut Gestion (COG), dont un des chapitres visait « à
rompre leur isolement. Nous avons mis en renforcer l’action sanitaire et sociale de la
place une Commission particulière avec MSA ».
72
mission de présenter des conclusions ra- En 2000, la Caisse des Hautes-Pyrénées prend
pides ; il faut créer des services d’aides mé- acte de la deuxième COG dont l’objectif visait en
nagères, d’organisation de loisirs. Au niveau particulier une « action sanitaire et sociale
national, on favorise la mise en place de proche du terrain ». Les COG sont des con-
73
maison pour les handicapés, spécialisée ventions passées entre l’État et la Caisse Cen-
pour les aider à s’insérer dans la vie ». trale ; elles fixent des objectifs à atteindre sur
une période de quatre années et servent de
La Caisse adopte alors progressivement une direction quant à la politique à mener pour les
politique favorable à une prise en charge extra- Caisses. À titre d’exemple, lors de l’Assemblée
légale et sociale des personnes âgées, s’inscri- Générale de 2000, il est fait mention de l’atelier
74
vant dans la politique souhaitée par l’Institution, « jardinage » organisé durant l’année . Le prin-
favorable à une action sanitaire et sociale ren- cipe est de faire participer à des ateliers de
forcée. Les années 1990 marquent une accélé- jardinage des personnes âgées qui initient les
ration du processus et une diversification des « tout jeunes », créant ainsi un lien intergénéra-
démarches. À titre d’exemple, en juin 1993, le tionnel. Le tout a été réalisé grâce à une volonté
président Cazanave propose la participation au collective, c’est-à-dire une participation des
projet des Caisses centrales et de la Fédération écoles du département, des maisons de retraite
Nationale des Aînés Ruraux : le train « Trans et des délégués de la MSA. L’opération est un
Europe Ulysse » . Le principe est la mise en succès au point que le projet s’est vu décerner
71
place d’un train roulant au travers de toute la par la Fondation de France un prix national dans
France pour promouvoir et démontrer « le rôle le cadre de l’opération « Alliance des âges ».
actif des aînés au travers de différents thèmes :
le patrimoine des anciens, la solidarité, l’amélio- b) Les enfants
ration du cadre de vie, les activités sportives,
l’intergénérationnel… ». Le CA vote un finance- Dès le début des années 1960, la Caisse des
ment de 5 000 francs (sur un budget d’action Hautes-Pyrénées affirme la nécessité de s’oc-
sanitaire et sociale de 245 000 francs). En 1997, cuper des enfants d’un point de vue social. Lors
lors de l’AG, la Caisse se félicite de ses résultats d’une réunion du conseil d’administration en
globaux en action sanitaire et sociale et plus par- 1962, un point est fait sur l’organisation de va-
ticulièrement concernant les personnes âgées. cances pour les enfants d’agriculteurs . Le
75
En effet, elle consacre, pour l’exercice 1996, une directeur souhaite que se développe leur
somme de 2,08 millions de francs à ce domaine, présence dans les colonies de vacances. Il
dont 55 % de dépenses pour les personnes propose au CA une subvention pour développer
âgées (et à titre de comparaison la Caisse avait cette voie. « Un administrateur » – l’identité de
un total de dépenses de 43,4 millions de francs). ce dernier n’est pas mentionnée – propose éga-
lement que soit créée une colonie appartenant
directement à la Mutualité Sociale Agricole des
Hautes-Pyrénées. Le directeur répond que si
l’autorité de tutelle le permet, le projet est envi-
sageable. Il mentionne toutefois qu’en l’état, la
fréquentation par les adhérents ne semble pas
justifier l’ouverture d’une « colonie person-
nelle ». Il est notable que ce projet est cohérent
avec les politiques d’autres Caisses.
En effet, à la même époque, la Caisse du Gers
s’intéresse également à cette question. Si elle
affirme en 1947 « maintenir » des dépenses
Action sanitaire et sociale - Répartition du budget pour l’année 1996 76
Source : P. V. CA 11 juin 1993. dans cette matière, elle développe une politique
71 P. V. de délibération des conseils d’administration du 11 juin 1993.
72 Christian FER, La Mutualité sociale agricole. 1981-2015, op. cit., p. 544.
73 Ibid., p. 545.
74 P. V. de l’Assemblée Générale du 29 juin 2000.
tra
t
is
75 P. V. de délibération des conseils d’admiu 26 juillet 1962.
n
d
io
n
76 François MONCASSIN, Histoire de la Mutualité Sociale Agricole du Gers, op. cit., p. 32.
19