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Conclusion




               Dès le début des années 1930 et l’institution de la C.D.A.S., les assurances sociales sont appli-
          quées aux agriculteurs grâce à sa section agricole. La volonté de ne pas créer de caisse mutuelle dans
          ce domaine peut être interprétée comme une opposition des exploitants agricoles et de ses représentants
          d’appliquer ces lois. Si les syndicats agricoles font tout ce qui est en leur pouvoir pour appliquer la loi du
          5 avril 1928 sur les assurances sociales, « malgré leur opposition » , cette « bonne volonté se heurte à
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          la résistance des agriculteurs exploitants qui allèguent des charges sociales excessives »  . Parallèle-
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          ment et nécessairement, avec l’entrée en vigueur de la loi du 11 mars 1932 et du décret du 5 août 1936,
          la C.A.D.A.F. du Gers est créée. Son premier souci, d’ordre politique, va être d’assumer et d’assurer les
          prestations familiales aux agriculteurs dans le Gers. Pour cela, il lui faut écarter toute concurrence sur le
          territoire du département.
               Avec les débuts de la Seconde Guerre mondiale, les organismes agricoles se renouvèlent. L’in-
          fluence de la législation de Vichy qui promeut une autonomie de gestion agricole se fait sentir dans le
          Gers. En 1943, la section agricole de la C.D.A.S. est supprimée afin de constituer une Caisse Mutuelle
          d’Assurances Sociales Agricoles. Plus largement, la Mutualité Agricole gersoise est unifiée suite à l’ar-
          rêté ministériel du 26 novembre 1942. Les mesures d’après-guerre maintiendront cette autonomie du
          régime agricole. Le renouvèlement de la Mutualité Agricole ne concerne pas seulement le volet institu-
          tionnel. Il faut rappeler que le « Code de la Famille » promulgué au début de la Seconde Guerre mon-
          diale et dont le but est de favoriser une politique pro-nataliste est maintenu dans le fond des mesures du
          Gouvernement provisoire, même si la forme varie. Les aides sociales se développent aussi, si bien que
          la Mutualité Agricole gersoise doit adapter son fonctionnement à ces évolutions.
               La Quatrième République est marquée par des changements et des nouveautés permanentes
          concernant la Mutualité Agricole gersoise. Tout d’abord, une caisse mutuelle d’assurance vieillesse agri-
          cole est instituée en 1955. Qu’ils soient organisationnels ou matériels, ces changements modifient en
          profondeur son cadre d’activité. Les plus flagrants sont les changements matériels. Les questions immo-
          bilières sont permanentes jusqu’en 1959. Ils concernent aussi le personnel de la C.A.D.A.F. du Gers
          dont le temps de travail est modifié afin de répondre aux besoins des agriculteurs.
               La C.A.D.A.F. doit aussi remplir ses fonctions en matière sociale, domaine où les nouveautés sont
          importantes. Elle cherche à s’immiscer, de manière indirecte, dans la pensée agricole par l’intermédiaire
          de brochures dont le but est de montrer à chacun des parents la mission au sein du foyer et au sein de
          l’exploitation agricoles. Plus que cela, les Caisses constituant la Mutualité Agricole dans le Gers décident
          d’un commun accord de mettre en œuvre une véritable politique sanitaire et sociale dont la vitrine sera
          l’A.M.A.S.S.A.G.
               Le temps de constitution de la Mutualité Agricole dans le Gers (1930-1959) est révolu. La Caisse
          de M.S.A. du Gers naissante devra ensuite faire face à un renouveau nécessaire à sa survie.











          136  GROSS-CHABBERT (C), op, cit., p.93
          137  Ibid., p. 94.








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