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L’importance de la M.S.A. n’est donc pas à démontrer. Pour la comprendre, il faut mêler son his-
toire à celle du département, plus particulièrement l’histoire politico-syndicale. Représentante du monde
agricole gersois, la M.S.A. devra sa toute-puissance dans le département à son action sociale. Des
années fastueuses s’ouvrent alors pour elle avant que les crises ne prennent le pas. Il lui faudra alors
se réinventer.
Il apparaît donc nécessaire de consacrer un premier développement à la constitution de la M.S.A.
du Gers qui couvrira la période allant de 1930 à 1959 durant laquelle elle cherche à s’émanciper des
caisses concurrentes sur le territoire du département par une action sociale importante (première partie
de l’étude, objet de la présente Lettre d’information). Une fois mise en place, la caisse gersoise passera
successivement de son apogée à une crise sans précédent dans son histoire. Il lui faudra alors évoluer
afin de répondre aux nouvelles nécessités et aux nouveaux objectifs (seconde partie dans la prochaine
Lettre d’information).
LA CONSTITUTION DE LA M.S.A. DU GERS (1930-1959)
Ecrire l’histoire de cette constitution, c’est chercher à connaître les institutions qui l’ont précédée
comme à les comprendre. Avant l’unification des caisses de Mutualité Agricole réalisée par le décret du
12 mai 1960, plusieurs organismes avaient pour mission l’aide et le secours à la population agricole.
Retrouver trace de tous ces organismes n’a pas été simple ! Comme il a été dit dans l’introduction, le
plus facile a été de trouver les procès-verbaux de la Caisse Agricole Départementale des Allocations
Familiales Agricoles du Gers. Pour les autres, il m’a été difficile de savoir où les chercher.
C’est grâce à l’étude précitée de Charline Rousset sur La Caisse départementale des Assurances
sociales du Gers que l’Union Départementale des Mutuelles Agricoles a pu être retrouvée avant 1936.
Contrairement aux autres professions, « c’est en 1928 qu’est promulguée la première loi sur les assu-
rances sociales, qui soumet les agriculteurs au même régime que celui des salariés de l’Industrie et du
Commerce » . Toutefois, l’opposition est telle que la loi doit être revue et cède sa place à celle du 30 avril
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1930 « qui institue un régime d’assurances sociales dans lequel la gestion des prestations est confiée
aux sociétés de secours mutuels régies par la loi du 1 avril 1898 » . Voulant s’émanciper de l’autorité
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administrative conformément à leur « esprit d’association » , la loi permet désormais aux salariés agri-
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coles de s’affilier à des sociétés de secours mutuels composés exclusivement d’assurés agricoles.
L’Union Départementale des Mutuelles Agricoles du Gers est représentée lors de la réunion du
comité d’organisation de la Caisse départementale d’Assurances sociales par l’intermédiaire de Tardos,
Lalubie, Lasleysses et Saint-Pé . Il semble que le président de l’U.D.M.A. soit le comte Dillon .
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Au début des années 1930, le département du Gers voit une concurrence des organismes mutua-
listes agricoles. C’est ainsi que la mutualité agricole du Lot-et-Garonne « a reçu l’autorisation ministérielle
d’étendre ses opérations dans le Gers » . Le directeur de la C.D.A.S. semble ne pas être favorable à
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cette décision. Il va même jusqu’à « demande[r] aux administrateurs d’être autorisé à répondre à la pro-
pagande de cette Caisse par une propagande égale en importance dans le cas où la Caisse Mutualiste
recruterait des adhérents parmi les assurés obligatoire ». Carrefour, administrateur, appuie la demande
du directeur tout en voulant que cette « propagande soit aussi intense et aussi énergique que possible ».
22 GROSS-CHABBERT (C.), op. cit., p. 8.
23 Ibid.
24 BONNEAU (J.), MALEZIEUX (R.), La Mutualité Sociale Agricole, Berger-Levrault, Paris, 1963, p. 52.
25 PV Comité d’organisation de la C.D.A.S. du Gers, 18 janvier 1930.
26 Ibid., 8 février 1930. Le comte Dillon y est en effet présenté comme son « représentant ».
27 PV CA C.D.A.S. du Gers, 9 décembre 1933.
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