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La Caisse gersoise, en 1947, maintient donc sa participation dans les colonies de vacances. Elle
           « maintient », c’est-à-dire qu’elle avait déjà mis en œuvre un tel financement. Il n’a pas été possible de
           trouver la date à partir de laquelle il voit le jour.

                 Cependant, « en raison du nombre toujours plus élevé des enfants d’adhérents qui bénéficient des
           colonies, le Conseil décide de maintenir sa participation aux frais de séjour mais simplement pour les
           enfants appartenant à des familles dont après enquête, la situation sociale serait reconnue intéressante.
           La Caisse participera dans ce cas à raison de 60F par jour ou si la dépense journalière est inférieure à
           60F elle payera une somme égale à cette dépense » .
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                 La Caisse gersoise a donc été instituée pour deux raisons. La première est relative à des causes
           institutionnelles. En effet, il s’agit pour les représentants gersois de l’agriculture de faire en sorte que les
           agriculteurs du département adhèrent à une caisse gersoise, gérée par des gersois et pour des gersois.
           Le chemin sera long mais en une dizaine d’année, la mission aboutit. Cette Caisse a pour première mis-
           sion de gérer les allocations familiales agricoles qui sont récentes.
                 Après 1939, la Caisse doit se restructurer suite à la réorganisation prônée par Vichy qui fait en
           sorte que toutes les institutions et tous les organismes du monde agricole soient unifiés afin de donner
           du poids à la profession. Le renouvèlement ne s’attaque pas à la volonté décentralisatrice de la Caisse,
           qui est même confirmée. Il est aussi dû à l’augmentation des prestations sociales que la Caisse a à
           fournir. En effet, plus que l’application du « Code de la Famille » et des allocations familiales, elle est en
           charge de l’ensemble des aides sociales concernant le monde agricole.
                 A partir des années 1950 et jusqu’à 1960, la Caisse gersoise devra faire face à de multiples chan-
           gements et nouveautés, une nouvelle fois dans son organisation, mais aussi dans le domaine social (II).

                     II : Changements et nouveautés de la Mutualité Agricole du Gers (1949-1959)



                 La décennie qui couvre les années 1950 est marquée au plan politique par l’application des prin-
           cipes issus du Préambule de la Constitution de la IVe République. Il s’agit, pour une grande partie, de
           principes sociaux. La femme y est reconnue comme l’égale de l’homme. Ce Préambule reconnaît en
           outre que la République « garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la
           protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son
           âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travail-
           ler, a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». Enfin, il consacre le droit
           pour les enfants d’accéder à l’instruction. Mais, plus que le Préambule de la Constitution de la Quatrième
           République, il faut voir une continuité dans les mesures d’aides sociales et familiales.

                 Il s’agit donc maintenant d’assurer et d’amplifier la mise en œuvre des mesures existantes. La Mu-
           tualité Sociale Agricole joue ici un grand rôle pour le monde rural. Toutes les caisses sont concernées :
           assurances sociales, allocations familiales, assurance vieillesse, incendie et accidents. L’application de
           ces principes nouvellement déclarés va entraîner de profonds changements.

                 Des changements organisationnels en premier lieu (A). L’augmentation du nombre des missions
           des caisses va les amener à réfléchir à une nouvelle organisation de l’institution au sens large, que ce
           soit pour des causes strictement nationales ou bien encore simplement départementales.
                 Des nouveautés sociales ensuite (B). Ici, il s’agit de se conformer aux nouvelles aspirations de la
           Nation issues du Préambule de 1946. Pour cela, la Mutualité Agricole n’hésite pas à mettre en avant un
           nouveau mode de pensée pour le monde agricole, intéressant en particulier la place de la femme. Plus
           que cela, il paraît nécessaire d’accroître les engagements en matière de politique sanitaire et sociale.
           C’est dans ce but que sera constituée l’Association Mutuelle d’Action Sanitaire et Sociale Agricole du
           Gers.


           85  PV CA de la C.A.D.A.F., 8 novembre 1947.



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