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B. Les nouveautés sociales
Les années 1950 voient une réelle prise en compte des aspects sociaux. La Mutualité Agricole
gersoise s’intègre dans cette politique à double titre. D’une part, elle s’immisce dans la pensée rurale.
D’autre part, sa principale préoccupation durant cette période concerne l’action sanitaire et sociale. Les
années 1950 marquent les débuts de l’Association Mutuelle d’Action Sanitaire et Sociale Agricole du
Gers.
1 - L’immixtion dans la pensé rurale
La Mutualité Agricole gersoise s’intéresse ici à des questions sociétales. Certaines mesures sont
décidées et engendrent des répercussions implicites sur le mode de pensée rural. Tout d’abord, le rôle
des parents au sein du foyer est précisé avec une place importante accordée à la mère de famille. Mais
la femme ne doit plus seulement se montrer comme une « bonne ménagère ». En effet, elle doit dès à
présent être initiée au travail de la terre et y prendre part de manière à aider son mari pour améliorer la
production agricole.
Quelles missions pour les parents au foyer ?
Par le développement d’une certaine action sociale, la Mutualité Agricole gersoise a entendu aider
les parents afin qu’ils élèvent bien leur(s) enfant(s). Cela passe par l’achat de « Petits guides ».
Tout d’abord, le conseil d’administration décide l’achat « après avoir pris connaissance de la cir-
culaire n°15 de l’Union des Caisses Centrales (Direction de l’Action Sanitaire et Sociale) […] de 5000
exemplaires du Petit guide de la ménagère rurale au prix d’environ 125 francs l’exemplaire. L’attribution
se fera en principe aux mères de famille allocataires moyennant une participation des bénéficiaires de
50F environ » .
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Plus tard, il « décide l’achat de 1000 exemplaires du Petit guide de la ménagère (prix unitaire :
2000F) » . Il est précisé qu’« un exemplaire sera remis à chaque congressiste à l’occasion du repas
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en commun de l’Assemblée générale ». Ce Petit guide de la ménagère vise à informer la femme de son
rôle au sein du foyer.
Pour exemple, la Petit guide de la ménagère pour tout faire bien… et vite se divise en sept par-
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ties. La première a pour objet l’organisation ménagère. Y sont développés le rythme de la vie et l’emploi
du temps. La deuxième concerne le budget. Il s’agit ici d’aider la ménagère à faire ses comptes, à faire
ses achats (quand acheter ? comment acheter ? réfléchir avant d’acheter) et à éviter les fraudes. La
troisième s’intéresse à la cuisine : choisir l’évier, faire la vaisselle sans se fatiguer, ce qu’il faut faire
une fois la vaisselle finie, comment se servir et entretenir l’« appareil à cuisson », adapter sa cuisine,
choisir des meubles pratiques, opter pour une cuisine claire. La quatrième veut répondre aux questions
d’alimentation concernant l’hygiène alimentaire, ce qu’il est permis de consommer, comment faire les
menus, préparer les goûters. La cinquième veut aider la ménagère à bien entretenir sa maison. La
sixième se rapporte à l’entretien du linge. La septième vise la couture et le raccommodage.
110 PV CA de la C.A.D.A.F., 3 novembre 1951.
111 PV CA de la C.A.D.A.F., 6 juin 1959.
112 Petit guide de la ménagère pour tout faire bien… et vite, Paris, Ed. Sociales Françaises, 1960.
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