Page 29 - Lettre d'info n 26
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en place de la dotation globale pourrait par là-même établir des prévisions pour les
provoquer une chute de 47% des dépenses en tendances à venir pour l'équilibre de la zone.
hospitalisation publique, ce qui aurait pour
résultat de causer une augmentation globale de
tous les autres postes de dépenses de 17,5%. La suite de l'évolution de l'informatique dans la
Cependant, la diminution de l’important poste CPAM se fera après 1984, lorsque le plan
hospitalier fait que, malgré la progression glo- LASER sera enfin concrétisé après trois années
bale des autres postes de risque, les dépenses de retard. Annoncé dès 1980, il devait initiale-
en Haute-Garonne baisseront de 0,6% . On peut ment être mis en place progressivement entre
d'ores et déjà quantifier, dès 1984, l'impact 1982 et 1985, avec un renouvellement consé-
d'une réforme sur toute la population médicale quent du matériel pour l'adapter aux nouvelles
du département, grâce au modèle GERICO, et technologies.
CONCLUSION
La période 1967-1983 est très riche en événe- difficultés, et reprendre un fonctionnement nor-
ments. Les ordonnances de 1967 opèrent de mal à la fin des années 1970.
grands changements pour le Conseil d'adminis-
tration, qui va voir ses moyens d'action évoluer. Au sein du Conseil d’administration, le parita-
Les relations qu'il va entretenir avec la Direction risme redéfinit les rapports de pouvoirs entre
Régionale de la Sécurité Sociale et la CNAMTS centrales syndicales. La fragmentation des
vont être marquées par de nombreux conflits représentations syndicales des salariés face au
résultants de visions opposées de la manière bloc monolithique des représentants du CNPF
dont doit se déployer l'action de la Sécurité va avoir des conséquences notables sur
Sociale. Là où les contraintes globales vont l'évolution de la CPAM : en témoignent les
amener le gouvernement et la CNAMTS à opé- nombreux budgets votés par les seuls repré-
rer progressivement des réductions budgétaires sentants de cette organisation. On peut parler
et mettre en place des mesures d'économies, le de déséquilibre, mais aussi y voir un gage de
Conseil d’administration va voir une amputation stabilité pour la CPAM, qui va pouvoir
progressive de son pouvoir. Le sentiment de fonctionner avec des moyens suffisants.
certains administrateurs à l'égard de telles
dynamiques va les placer en rejet des orienta- Durant cette période, la mise en place de
tions globales. L'impression qui se dégage de l'informatique sera une étape-clé. Ces nouveaux
nos sources est celle d'une profonde incompré- matériels, mis en place progressivement, vont
hension, avec des acteurs locaux qui dénoncent avoir des conséquences parfois désastreuses à
une vision trop uniformisante de leur situation court terme, comme sur la période 1973-1975,
par les pouvoirs publiques et leur autorité hiérar- mais prouveront leur valeur à moyen et long
chique. terme, par l’augmentation de la productivité et
des rendements de la Caisse. Cela va même lui
Ces conflits vont se manifester dans le cadre de permettre de faire évoluer sa structure afin de
la procédure d'élaboration des budgets, avec s'adapter aux enjeux des années 1980. Enfin,
des ralentissements conséquents dans l'attribu- grâce à ce matériel voient le jour des séries
tion des dotations, notamment sur le volet des statistiques pour une meilleure connaissance
dépenses de personnel. Le CA et la Direction des paramètres locaux qui influent sur les
vont connaître des périodes de crises, comme dépenses de la CPAM, le tout dans une optique
dans les années 1973 à 1975, tout en restant de rationalisation de la dépense et de la gestion
solidaires. C'est grâce à une conciliation pa- qui sera plus que bienvenue pour faire face au
tiente entre la CNAMTS et la CPAM que cette contexte des années 1980, et notamment du
dernière va finalement pouvoir faire face à ses très décrié « tournant de l'austérité ».
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