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LA MSA DES HAUTES-PYRÉNEÉS

                                        À L’ÉPREUVE DES CHANGEMENTS




               Dès  l’Après-Guerre,  la  Caisse  des  Hautes-   Bien  que  les  sources  à  notre  disposition
               Pyrénées  souhaite  affirmer  son  indépendance   antérieures à 1945 soient incomplètes, elles per-
               face à l’ancienne Caisse régionale des Pays de   mettent de dresser un historique de la mutualité
               l’Adour, issue de la fusion des années 1942 et   agricole (Point introductif).
               1943. Ce positionnement est l’expression de la
               volonté de la Caisse départementale de privilé-  Afin  de  pouvoir  gérer  les  enjeux  départemen-
               gier une politique locale – c’est-à-dire à l’échelle   taux,  il  a  fallu  que  la  Caisse  puisse  prendre
               du département – afin de proposer des solutions   conscience des enjeux du XX  siècle afin de ten-
                                                                                          e
               aux problèmes des agriculteurs tout en étant au   ter de les dépasser (I).
               plus près de leur réalité quotidienne. Aussi, sous   Grâce  à  une  gestion  qui  lui  a  permis  d’être
               l’influence  du  président  Maurice  Desconets,  la   particulièrement évolutive, la MSA des Hautes-
               Caisse  des  Hautes-Pyrénées  s’est  engagée     Pyrénées a su également adapter ses structures
               dans cette voie. Toutefois, elle a dû faire face à   pour répondre aux enjeux nouveaux qui se pré-
               différents défis tout au long de son histoire.    sentaient à elle (II).



               POINT INTRODUCTIF
               LA MUTUALITÉ AGRICOLE EN HAUTES-PYRÉNÉES AVANT 1945



               S’il nous a été permis de consulter des archives   L’attraction des Basses-Pyrénées
               et sources diverses permettant d’établir une his-
               toire  de  la  Caisse  départementale  de  l’Après-  Paradoxalement,  une  partie  du  regroupement
               Guerre à nos jours, il ne nous a cependant pas   se  fait  au  travers  de  société  du  département
               été  possible  d’établir  une  étude  véritablement   voisin. Le 23 octobre 1905 « à l’initiative de 22
               complète sur les débuts de la Mutualité agricole   personnalités souscrivant au capital et du syndi-
               avant 1945. Toutefois, si nos sources ne nous    cat  des  Agriculteurs  des  Basses-Pyrénées  qui
               permettent  pas  de  mener  une  étude  complète   existait  depuis  1885 »,  la  Caisse  d’Assurance
               sur cette période, elles nous donnent la possibi-  Agricole Mutuelle des Basses-Pyrénées est fon-
               lité d’en retracer l’historique.                 dée .  Par  son  succès,  elle  attire  des  caisses
                                                                   37
                                                                locales qui se rattachent à celle-ci, en particulier
               Déjà en 1901, un appel au regroupement           des Caisses des Hautes-Pyrénées dès 1909, de
                                                                sorte  que  la  Caisse  d’Assurance,  initialement
               Dans les Hautes-Pyrénées, dès 1901, le nombre    axée  sur  les  Basses-Pyrénées,  prend  le  nom
               de caisses locales s’avère particulièrement im-  plus représentatif de « Caisse des Pyrénées et
               portant. Le phénomène pousse le ministère de     des Landes ».
               l’Agriculture  à  contacter  le  préfet  du  départe-  En  parallèle,  dans  le  département  bigourdan,
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               ment pour le mettre en garde sur la situation .   des caisses se réunissent au sein de l’Union Dé-
               Le  ministère  considère  qu’il  « s’est  créé  plu-  partementale des Hautes-Pyrénées dès 1910 ,
                                                                                                        38
               sieurs mutualités là où une seule aurait suffi ; il   mais la Première Guerre mondiale porte un coup
               en  résulte  que  les  sociétés,  dispersant  leurs   dur à son fonctionnement. En effet, celle-ci était
               efforts et  leurs moyens d’action au  lieu  de  les   principalement  axée  autour  de  l’assurance  du
               réunir et de les concentrer vers un même but, se   bétail, comptant 120 caisses locales « bétails »
               paralysent  mutuellement,  et  qu’aucune  d’elles   en 1900. En 1933, il n’en reste plus qu’une ving-
               ne se trouve en état de rendre tous les services   taine, de sorte que le Directeur de Services Agri-
               en vue desquels elle a été créée ». Dès 1901, il   coles des Hautes-Pyrénées écrit : « Le conseil
               y a donc un appel au regroupement des caisses    ne se fait aucune illusion : il sait que l’Union dis-
               locales pour gagner en efficacité. Toutefois, un   paraîtra dans un avenir prochain à moins qu’on
               tel mouvement sera très relatif.                 retrouve plusieurs communes qui, comme celle

               36  Lettre du ministère de l’Agriculture au préfet des Hautes-Pyrénées, 12 juin 1901, in Sociétés ou caisses d’assurances
               mutuelles agricoles : instructions, circulaires et correspondance (1819-1937) ; situations annuelles (1918-1937).
               37  Philippe CHALMIN, Éléments pour servir à l’histoire de la mutualité agricole : Des origines à 1940, op. cit., p. 261.
               38  Caisses locales d’assurances mutuelles agricoles contre l’incendie. Attributions de subventions (1903-1940) ; rapports
               du professeur départemental d’agriculture (1910-1911, 1916).


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