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moral note que la Mutualité joue un rôle, dans   Dans les craintes exprimées par la Caisse, les
               cette période, de palliatif aux problèmes écono-  nouvelles technologies agricoles occupent une
               miques rencontrés par les agriculteurs, en parti-  place importante. Pour les administrateurs, cette
               culier ceux concernant la dévalorisation des prix   situation  amène  les  agriculteurs  à  entrer  dans
               agricoles. Le souci de rentabilité de l’ « usine »   une course à la technologie et à la survie. S’ils
               n’est  donc,  pour  les  administrateurs,  qu’un   veulent être rentables, ils doivent se procurer du
               moyen de chercher la rentabilisation du monde    matériel de pointe et donc contracter des crédits.
               agricole, quitte à en détruire le visage actuel :   Les  administrateurs  semblent  particulièrement
                  « Les  technocrates  provoquent  l’exode      inquiets des avancées technologiques produites
                  rural,  c’est-à-dire  l’abandon  des  petites   par les « bureaux de recherches » qui, au lieu
                  exploitations. Cette opération est basée sur   de servir l’agriculture, viennent à la concurren-
                  le fait que ces exploitations ne sont plus ren-  cer.  La  Caisse  dénonce  les  bureaux  de
                  tables  parce  que  trop  petites.  Je  me    recherches  américains  qui  produisent  un  lait
                  demande  si  les  grandes  exploitations  ne   artificiel « 30 % moins cher que le lait naturel »
                  seront pas un jour jugées trop petites, à leur   ou qui fabriquent des « beefsteaks à partir des
                  tour, parce que non rentables en raison de    protéines des graines de soja ». Avec ces tech-
                  la défaillance économique. À ce moment, les   nologies, c’est la peur de l’avènement de l’« ère
                  mêmes technocrates auront l’hypocrisie de     de  l’alimentation  synthétique »  qui  inquiète  les
                  venir dire aux agriculteurs qu’ils sont incom-  administrateurs. À cela, l’Assemblée en appelle
                  pétents pour gérer leur affaire et qu’ils pren-  à des recherches plus raisonnables au service
                  dront leur exploitation pour la faire reprendre   des hommes et du progrès de l’agriculture plutôt
                  par un consortium ou l’État. Les agriculteurs   qu’au progrès du profit.
                  ne  seront  plus  chefs  d’exploitation ;  ils   La  crainte  est  une  nouvelle  fois  exprimée  en
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                  seront  des  mercenaires  soumis  à  l’exode   1967 , contre les technocrates et leur modifica-
                  rural  ».                                     tion de la structure agricole, puis elle disparaît
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               La  crainte  d’une  destruction,  à  long  terme,  de   des procès-verbaux. Il ne faut pas pour autant
               l’agriculture  inquiète  les  administrateurs  de  la   en conclure que  les  inquiétudes s’effacent.  La
               Caisse. La volonté de rentabilité des « techno-  crainte  d’une  disparition  des  petites  exploita-
               crates »,  loin  d’apporter  une  amélioration  des   tions reste une des préoccupations majeures de
               moyens de production agricoles, serait un étouf-  la Mutualité des Hautes-Pyrénées.
               fement  volontaire  de  la  force  agricole  afin  de
               servir des intérêts tiers – en l’espèce, les « con-  2. Gérer les enjeux locaux
               sortiums » ou l’État.
                                                                Cette crainte de l’ « industrialisation » de l’agri-
               Alors, que faire ? Les administrateurs proposent   culture trouve sa source dans l’observation de la
               de limiter au maximum l’exode rural, afin d’éviter   situation du monde rural dans le département.
               que ne se réalisent leurs inquiétudes, un futur où   La défense des intérêts locaux, que revendique
               « les  tracteurs  écraseront  les  hommes  et  leur   la Caisse départementale, vient de la constata-
               colonne  vertébrale  ».  Afin  de  procéder  à  ce   tion de l’explosion d’un certain nombre de pro-
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               ralentissement, le vœu pieux qu’opère le conseil   blèmes dès les années 1950 – 1960. Souhaitant
               d’administration  est  que  les  « dividendes »   accompagner  du  mieux  possible  les  agricul-
               soient moins exigeants, voire, dans l’idéal, vien-  teurs, la Mutualité doit faire face aux problèmes
               nent soutenir l’agriculture. Ce que veut la Caisse   économiques  et  démographiques  constants
               des  Hautes-Pyrénées,  en  définitive,  c’est  le   mais également à la question du poids des coti-
               maintien  de  l’agriculture  telle  qu’elle  est  prati-  sations pour les travailleurs agricoles locaux (a).
               quée,  et  adaptée,  au  département. Le  constat   Malgré  toute  la  bonne  volonté  de  la  MSA  des
               de  l’Assemblée  Générale  de  l’année  suivante   Hautes-Pyrénées,  le problème démographique
               suit le même cheminement . Il rappelle sensi-    ne connaît pas une évolution favorable (b).
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               blement les mêmes éléments, mais soutient que
               l’« Entreprise »  peut  gagner  à  aider  le  monde   a) Les problèmes économiques et
               agricole. Il le présente comme un « champ for-   démographiques
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               midable de consommation  » afin de considérer
               qu’une stimulation de l’économie agricole entraî-  Les questionnements économiques et démogra-
               nerait  une  stimulation  économique  globale  qui   phiques sont soulevés dès le début des années
               serait  bénéfique  à  l’Entreprise  comme  à     1950.  La  Caisse  centrale,  représentée  par  le
               l’Agriculture.                                   directeur  Burgaud,  souligne  que,  malgré  les


               69  Ibid.
               70  Ibid.
               71  P. V. de l’Assemblée Générale du 20 novembre 1966.
               72  Ibid.
               73  P. V. de l’Assemblée Générale du 25 novembre 1967.


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