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Évolution du nombre des exploitations Renouvellement des générations et installation
Source : Memento de l’agriculture des Hautes-Pyrénées, in http://www.hautes-pyrenees.gouv.fr/memento-de-l-agriculture-des-hautes-pyrenees-a3670.html
Les inquiétudes démographiques, ainsi que la de la Caisse départementale et des agriculteurs
pression économique qui en résulte et qui pèse locaux, des réactions mitigées (1). Car, si ces
sur la population agricole active, formulées par lois s’avèrent généralement positives sur le
les administrateurs de la Caisse départementale fond, leur mise en place entraîne souvent pour
n’ont pas changé. La Préfecture des Hautes- la Caisse des Hautes-Pyrénées des problèmes
Pyrénées, dans le souci de s’inscrire dans le de gestion économique et financière (2).
« Plan de valorisation de l’agriculture » a mis à
disposition du public un Memento de l’agricul- 1. Faire face aux évolutions légales
ture du département. Riche en chiffres et statis-
tiques, il permet de constater que la situation n’a La réception des normes se passe sans opposi-
pas véritablement évolué, si ce n’est en se tions. Toutefois, la Caisse départementale est
dégradant : souvent critique quant au contenu des textes,
souvent jugé positifs mais insuffisants dans leur
La baisse du nombre d’exploitations, comme réalisation ou dans les moyens mis à la disposi-
le craignait dans les années 1960 la Caisse tion des Caisses (a). Le constat de cette imper-
départementale, se poursuit même de nos jours. fection pousse la Caisse des Hautes-Pyrénées
Entre 2000 et 2010, ce ne sont pas moins de à proposer à ses usagers des services qui
20 % des exploitations agricoles qui ont disparu. dépassent la stricte application des lois (b).
Le Memento de la Préfecture précise également
que les Hautes-Pyrénées présentent le plus a) Les critiques de la Caisse lors de la
faible taux d’exploitations sociétaires de la réception des lois
région Occitanie.
Quant à la question du renouvellement démo- La Caisse des Hautes-Pyrénées, à ses débuts,
graphique, la situation n’est pas meilleure. a toujours affiché une forme de scepticisme
Aussi, avec ses politiques et ses tentatives, la quant aux mesures étatiques jugées peu
MSA des Hautes-Pyrénées a su calmer le mou- adaptées au département et aux petites exploi-
vement de vieillissement et de désertification tations. Soucieuse d’assurer un cadre de vie
rurale sans réussir à l’endiguer totalement. décent à ses adhérents, la MSA des Hautes-
Pyrénées affiche une position mitigée face aux
B. S’adapter aux évolutions légales et lois gouvernementales.
économiques Par la loi du 10 juillet 1952, le gouvernement
établit un régime d’allocation vieillesse pour les
Les problèmes locaux auxquels doit faire face la non-salariés agricoles . Dès l’Assemblée Gé-
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Caisse des Hautes-Pyrénées se retrouvent liés nérale de 1953, les administrateurs se montrent
au contexte national par la voie normative. Le sceptiques. Ainsi, Paul Despouey critique « tout
gouvernement, dans une volonté d’améliorer le le régime social agricole, ne voyant son salut
quotidien des agriculteurs, en particulier face que dans la suppression des cotisations ou, au
aux situations difficiles (maladies, accidents du pis-aller, la suppression des exonérations qui
travail, retraite), a légiféré. La réception locale devraient tout au moins être prises en charge
de ces normes nationales provoque, de la part par l’État ». D’autres n’hésitent pas, durant la
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84 Christian FER, La mutualité sociale agricole. 1981-2015, Comité d’histoire de la sécurité sociale, « La Sécurité sociale, son
histoire à travers les textes », 2020, p. 283.
85 P. V. de l’Assemblée Générale du 29 novembre 1953.
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