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frontalement le problème en affirmant une nement ne nuise à sa stabilité financière. En
volonté de réduire au maximum les dépenses effet, le ministère de l’Agriculture prévoit un bud-
superflues. Le président Robert Harraca men- get pour le financement des Caisses fondé sur
tionne que les problèmes financiers viennent des « mesures d’austérité et de rigueur 112 ». Les
majoritairement du financement des prestations administrateurs craignent que les coupes bud-
sociales 110 . Il considère que les trois domaines gétaires n’aggravent la difficile situation dans la-
qui pèsent particulièrement sur les finances quelle se trouve déjà la Caisse. En 1983, son
sont : les politiques familiales, l’amélioration des effort se poursuit. La rigueur du plan lui permet
retraites et les dépenses de santé. Le président de faire des économies sur les dépenses avec
du conseil d’administration ne voit alors que une diminution de celles de personnel – sans
deux solutions au problème : un « effort de soli- plan de licenciement – et une reconstitution pro-
darité » sur le plan national entre les différentes gressive de la trésorerie 113 .
professions et sur le plan départemental entre Lors de l’AG, le directeur Lacure rappelle que les
les agriculteurs. Pour le plan local, il propose au difficultés financières traversées par la Caisse et
conseil d’administration de revoir les bases de la politique de rigueur budgétaire en découlant
l’assujettissement afin de mieux répartir les coti- ne se font pas au détriment des adhérents et
sations et de permettre ainsi une meilleure « jus- qu’elle œuvre pour continuer à offrir « un ser-
tice dans la répartition des charges sociales ». vice de toute première qualité 114 ». En 1984,
dans son rapport d’activité, il note que le plan de
La situation se dégrade l’année suivante 111 . Lors redressement a été « scrupuleusement res-
d’une réunion du conseil d’administration, face à pecté 115 » et les résultats sont encourageants.
la situation préoccupante, il est présenté aux ad-
ministrateurs une lettre adressée à la Caisse L’année 1985 marque le dénouement de cette
départementale et en provenance de la direction période de difficultés financières. Lors de l’As-
de la Caisse Régionale de Crédit Agricole des semblée Générale du 7 novembre 1985, le
Hautes-Pyrénées. Cette dernière demande à la Rapport d’activité mentionne une gestion
MSA des Hautes-Pyrénées d’envisager « une financière stabilisée, avec un solde créditeur
ouverture de crédit permanente en compte de 2 015 199 francs 116 . La MSA se félicite en
courant d’un montant suffisant pour couvrir particulier de sa maîtrise des frais de gestion du
[leurs] besoins au cours des périodes où la personnel, grâce à une meilleure productivité et
situation de la trésorerie de la Caisse est débi- « une volonté de concilier les conditions de
trice ». Le conseil d’administration vote unani- travail et les nécessités du service à rendre aux
mement en faveur de cette mesure, en deman- adhérents 117 ».
dant la possibilité d’un dépassement du crédit
– qui est de 4 millions de francs – dans les À partir de ce moment, la situation est définiti-
périodes « critiques ». Cette aide financière vement stabilisée pour la décennie. En 1991, le
permet à la Caisse des Hautes-Pyrénées de président Christian Cazanave mentionne que
fonctionner plus sereinement en 1981. « la situation financière est bonne 118 ». En 1994,
Lors de l’Assemblée Générale du 9 novembre la Caisse se félicite de sa « gestion rigoureuse »
1982, le directeur Lacure mentionne qu’au et considère que désormais « le niveau des
31 décembre 1981 la gestion administrative réserves est satisfaisant, ce qui permet d’avoir
était excédentaire de 1 271 261 francs. une trésorerie saine 119 ». L’année suivante 120 ,
malgré une baisse des cotisations, la trésorerie
Toutefois, la situation reste critique et la Caisse reste stable. Lors de l’Assemblée Générale du
a mis au point un plan de redressement, en ac- 18 octobre 1996, la Caisse présente un solde
cord avec l’Administration de tutelle, pour la positif de 2 millions de francs 121 . L’année sui-
période 1981 – 1985. La MSA est d’autant plus vante, la place importante des retraites fait
inquiète qu’elle craint que la politique du gouver- craindre une année à venir difficile, même si la
110 P. V. de l’Assemblée Générale du 9 novembre 1980.p. 5.
111 P. V. de délibération des conseils d’administration du 27 mai 1981 pour les citations de ce paragraphe.
112 P. V. de l’Assemblée Générale du 9 novembre 1982, p. 3.
113 À ce stade, la Caisse présente une réserve de 3 399 551,86 francs alors que le plan prévoyait à cette date une
reconstitution de trésorerie de 1 118 453, 12 francs ; in P. V. de l’Assemblée Générale du 25 novembre 1983.
114 Ibid., p. 4.
115 P. V. de l’Assemblée Générale du 7 septembre 1984, p. 4.
116 P. V. de l’Assemblée Générale du 7 novembre 1985, p. 5.
117 Ibid.
118 P. V. de l’Assemblée Générale du 25 octobre 1991, p. 6.
119 P. V. de l’Assemblée Générale du 24 juin 1994, p. 3.
120 P. V. de l’Assemblée Générale du 27 octobre 1995, p. 7.
121 P. V. de l’Assemblée Générale du 18 octobre 1996, p. 4.
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