Page 12 - Lettre d'info n 30l
P. 12
efforts déployés par la Caisse des Hautes- du vieillissement qui entraîne une réduction de
Pyrénées et les avancées légales récentes, des la population active et donc du nombre de
problèmes concernant le financement se po- cotisants. Le directeur s’inquiète également de
74
sent . Le problème existant est connu et la ce que la situation ne semble pas s’améliorer et
Caisse départementale en a bien conscience. que tout porte à croire que le mouvement de
Il faut attendre les années 1960 pour que, suite perte démographique va s’accentuer dans les
à l’augmentation continue des cotisations, années suivantes. Aussi, l’année suivante, le
l’Assemblée Générale dénonce leur trop grand directeur Lacure conclut-il : « Une population
75
poids . Toutefois, les administrateurs restent agricole vieillissante, une population agricole
rassurants : si cette augmentation est préoccu- active en constante diminution, telles sont les
pante, elle accompagne une meilleure prise en caractéristiques démographiques de notre
charge des adhérents de la MSA. Le Rapport département ».
81
moral mentionne d’ailleurs, à propos du régime
des allocations familiales, un lien de causalité En 1985, le président Robert Harraca évo-
82
entre les charges importantes et la « disparition quant la situation des Hautes-Pyrénées , sou-
indéniable des exploitations, et par là même, ligne la difficulté pour les agriculteurs du dépar-
des exploitants ». tement de soutenir l’effort contributif compte
76
tenu du déséquilibre démographique et de la
Lors de l’Assemblée Générale de 1966, le cons- situation économique difficile. Ce que constate
tat est fait que la situation a empiré. Dans les le président de la MSA des Hautes-Pyrénées
Motions générales, il est mentionné que « les c’est la confrontation du vieillissement de la
charges sociales techniques sont en constante population avec des cotisations toujours plus
progression alors que le pouvoir d’achat des cul- lourdes pesant sur les agriculteurs. Malheureu-
77
tivateurs n’évolue pas ». À cela, la Caisse pro- sement, la situation semble, de l’aveu même des
pose, pour endiguer la situation, que soient administrateurs, difficilement résoluble avec des
pratiqués des prix rémunérateurs afin « d’aider mesures strictement locales. La Caisse tente,
et d’encourager les exploitations agricoles à dès les années 1980, une politique de revalori-
s’adapter aux progrès économiques ». sation en faveur des jeunes agriculteurs afin
d’essayer de redynamiser la démographie. Tou-
Si le lien entre économie et démographie est tefois, si cette politique a pu amener des résul-
établi par la Caisse, cette dernière se rend tats bénéfiques, ils se sont avérés insuffisants
compte que la crise que traverse le département pour atteindre les résultats escomptés.
est également en partie explicable par le vieillis-
sement de la population rurale. En 1979, le rap- b) L’évolution démographique défavorable
port d’activité de l’année 1978 présenté au
conseil d’administration conclut à un important Après le constat d’une situation quasiment inso-
78
vieillissement de la population dans les luble, la situation ne cesse de se dégrader.
79
Hautes-Pyrénées . Il mentionne en effet que Durant l’Assemblée Générale de 1993, les
près de 70 % de la population agricole active déséquilibres démographiques et économiques
recensée a plus de 50 ans, alors que les actifs sont de nouveau mis en avant. Le président
de moins de 35 ans ne représentent que Christian Cazanave s’exprime sur le sujet et fait
16,78 % de la population agricole active. Le rap- part aux administrateurs de ses inquiétudes
port conclut alors avec inquiétude face à un vieil- quant au devenir du monde rural dont il craint
lissement qui, si rien n’est fait, conduira à un in- une « désertification ».
83
suffisant remplacement des agriculteurs partant
à la retraite par manque de jeunes agriculteurs. Dans un Rapport d’activité présenté par le
directeur Jean Cahuzac lors de l’Assemblée
En 1981, l’Assemblée Générale fait encore état Générale du 29 juin 2000, il est fait mention du
du problème . Pour le directeur Lacure la poids financier élevé des retraites dans les
80
question démographique est préoccupante. Il dépenses : 65 % pour 27 % pour les prestations
qualifie la situation de « défavorable » à cause maladie et 7 % pour les prestations familiales.
74 P. V. de l’Assemblée Générale du 16 décembre 1951.
75 P. V. de l’Assemblée Générale du 8 novembre 1964.
76 Rapport moral de l’Assemblée Générale du 8 novembre 1964, p. 1.
77 P. V. de l’Assemblée Générale du 20 novembre 1966 pour cette citation et la suivante.
78 P. V. de délibération des conseils d’administration du 27 octobre 1979.
79 Annexe I in P. V. de délibération des conseils d’administration du 27 octobre 1979.
80 P. V. de l’Assemblée Générale du 8 novembre 1981.
81 P. V. de l’Assemblée Générale du 9 novembre 1982, p. 2.
82 P. V. de l’Assemblée Générale du 7 novembre 1985.
83 P. V. de l’Assemblée Générale du 15 octobre 1993, p. 5.
12