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Poursuite des échanges avec la salle



               mutualisme qui m’a interrogé. Du redressement était nécessaire. Ayant

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               pris ses fonctions début 2002, j’avais reçu une lettre du président de la 6
               chambre de la Cour des comptes qui me précisait les actions de redres-
               sements à réaliser, ce que je fis avec ardeur. Parmi les débiteurs il y avait

               notamment des institutions agricoles, ce qui pose la question d’un certain
               mutualisme.  En  l’absence  de  réel  mutualisme,  la  gestion  dépend  des

               notables avec à l’époque en Ariège un fort ancrage départementaliste sous
               la forte influence d’un parti politique.

               M. Anouilh poursuit :


               Venant de la Caisse primaire de Lot-et- Garonne qui avait une équipe de
               direction rigoureuse, ma politique a été en premier lieu de « dé départe-
               mentaliser ». Je tenais à l’autonomie de la caisse mais aussi à casser un

               complexe « anti Caisse centrale » qui paralysait par le soupçon toutes ses
               initiatives. Par conséquent j’étais favorable à la Fédération-fusion en tant
               qu’elle constituait un levier. En second lieu, « l’âge d’or bilatéral » était

               terminé lorsque s’est réalisée la fusion des caisses de Midi-Pyrénées Sud
               sous la contrainte des textes comme cela a été rappelé.

               Alors il s’est passé quelque chose et je vais prendre une image qui permet-

               tra  de  comprendre.  La  Caisse  centrale  nous  invite  à  un  banquet  pour
               exalter  la  fusion.  Nous  entrons  dans  la  salle  à  manger,  nous  sommes

               quatre, stupeur ! il n’y a que  trois couverts, chacun accompagnés d’un
               rond  de  serviette  nominatif  sur  lequel  lorgnaient  mes  trois  autres  col-
               lègues, j’avais parfaitement compris qui n’avait pas sa place. Je veux dire

               par là, il y a trois couverts, il y a trois éléments symboliques et qui garan-
               tissent  la  pérennité  de  la  caisse,  ce  sont  la  caisse  d’appartenance  du
               président,  celle  du  directeur  et  le  lieu  d’implantation  du  siège  social.

               Quand on est quatre il y en a un qui n’a rien, donc effectivement il y avait
               une question de variable d’ajustement. Alors, la question de la durée de la
               Fédération a une cause un peu occulte : il était difficile de s’asseoir sans

               enfreindre les bienséances et nous avons duré le plus possible quitte à être
               laminés par un doublonnage des institutions pour permettre à chacun de

               faire face à l’avenir. Parce qu’il me semblait assez évident que la variable
               d’ajustement de l’ensemble était constituée par caisse de l’Ariège, numé-
               riquement la plus faible mais disposant de ressources importantes.






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