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Chaque représentation affirme sa position : CGT c) Une nouvelle politique d’accueil
et CFDT demandent le maintien des guichets, le
CNPF-CGPME, la CGC, la CFTC affirment la La vague d'ouverture de centres de paiements
nécessité de revoir les pratiques et d’adapter les des années 80 fut la dernière : à partir de 1986,
moyens en fonction des dotations et de l'austé- les dépenses sont redirigées vers la politique
rité. FO est dans un autre registre, dénonçant la d'accueil, surtout pour la rénovation des locaux.
tutelle budgétaire et réclamant une augmenta- Alors qu'en 1989, à la veille de la « mort des
tion des moyens accordés à l'hospitalisation [paiements aux] guichets », la CGT est le der-
publique. nier syndicat opposé à leur fermeture et pour
une extension de la couverture territoriale de la
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Cette décision coïncide avec la mise en place CPAM , la Direction a mis en place un plan de
du plan Séguin en 1986, plan qui prévoyait 7 mil- réaménagement du hall du siège (1986) puis de
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liards de francs d'économie pour 1987 , afin de l'accueil (1989). Cela a une incidence sur le per-
résorber à terme un déficit global de 30 milliards sonnel : à mesure que les centres se focalisent
de francs). Finalement, les trois plans Séguin ne sur l'accueil, les besoins en main-d’œuvre évo-
généreront que 10 milliards de francs d’éco- luent. Nul besoin de moyens humains locaux
nomie 47 , dont 180 millions pour la Haute- ayant une certaine polyvalence et produisant
Garonne . Les effets locaux des plans, dont le des décomptes : le personnel va être redirigé et
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dernier en mai 1987, vont se traduire par une formé en fonction des besoins de la Caisse par
première réduction d'effectifs : la Direction an- secteurs.
nonce la perte de 35 postes par le jeu des
départs à la retraite pour l'année 1988 . L'extension de son champ d'action géogra-
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phique ne sera plus un facteur d'alourdissement
du budget en matière de personnel. En re-
vanche, des surcoûts vont apparaître en forma-
tion, certains salariés ayant besoin d'adapter
leurs compétences pour répondre à leurs nou-
velles missions. La situation semble donc avan-
tageuse aussi bien pour les pouvoirs publics
que pour la CPAM, avec une politique qui va
permettre de générer des économies en gestion
administrative.
Pourtant, la Direction continue de proposer au
CA l'embauche de nouveaux agents afin de
compenser les départs à la retraite. Alors que
les orientations nationales sont à la réduction du
personnel, le Directeur Fernandez affirme sa vo-
lonté de recruter plus . La raison principale est
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que ces moyens n'augmentent pas autant que
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le volume de travail (7 % par an) . L'embauche
est donc un moyen de compenser cette sur-
charge de travail, afin d'éviter une « sur-
chauffe » des personnels pouvant mener à des
mouvements sociaux. Même le CNPF-CGPME,
qui ensuite s'affirmera comme le plus ardent
défenseur d'une maîtrise plus stricte des dé-
penses, affirme l'impossibilité de réduire les
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Affiche de Jean Effel, effectifs pour le bien de la CPAM .
Musée national de l’Assurance Maladie, Lormont
46 PV CA, 13 octobre 1987, p. 78. Les mesures concernaient les dépenses de gestion administrative, avec notamment la
fin des embauches, la réduction progressive des postes de dépenses coûteux, ainsi que la mise en place de diverses
mesures au niveau des remboursements, visant à augmenter les recettes du Régime général et à diminuer ses dépenses.
47 https://www.irdes.fr/documentation/syntheses/plans-de-reforme-de-l-assurance-maladie-en-france.pdf, pp.10-13 ;
consulté le 07/08/2019
48 PV CA, 26 janvier 1988, p. 7
49 PV CA, 15 décembre 1987, p. 100 et suivantes
50 PV CA, 12 décembre 1989, p. 24
51 PV CA, 16 décembre 1988, p. 95 et suivantes
52 PV CA, 30 juin 1987, p. 71
53 PV CA, 19 novembre 1985, p. 157
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