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lien avec les évolutions démographiques du B. Une situation propice à la réforme
monde agricole, était de permettre d'adapter dans le Tarn et l'Aveyron
plus facilement les effectifs, sans recourir au
licenciement économique. Si les populations
gérées devaient diminuer, cela signifiait qu'il y C’est effectivement dans le contexte du rapport
aurait, à long terme, moins de tâches à effec- « La MSA de l'An 2000, de la réflexion à l'ac-
tuer, donc des besoins moindres en agents. Au- tion » que la décision fut prise, dans le Tarn et
delà de la seule réalisation d'économies, l'Aveyron, de saisir les opportunités locales qui
l'objectif était donc de pouvoir exercer une existaient dans les deux départements.
pression sur le nombre des employés afin de Deux gammes de conditions favorables à la
conserver des effectifs tendus et adaptés aux réforme liaient les départements. Si un accord
besoins réels, sans pour autant entrer dans une s’est rapidement dessiné entre les dirigeants de
logique de suppression de postes occupés. ces caisses sur les objectifs à atteindre et les
C'est pour cela que cette politique s'envisageait voies de rapprochement possibles (1), des
en termes de saisie des opportunités. conditions matérielles propices rendaient ce
Préserver les caractéristiques de la MSA projet aisément envisageable (2).
Mais, si plusieurs perspectives de réforme
étaient proposées par le rapport, il préconisait 1. Des conditions favorables :
de ne réaliser ces politiques de réorganisation entre confiance des hommes et
qu'en garantissant une qualité du service rendu opportunités de gestion.
au moins égale. La MSA de l'an 2000 ne devait
donc pas perdre les caractéristiques qui consti- Si les pistes de réflexion et d'action lancées par
tuaient le cœur de son identité : le souci du les Caisses centrales entre 1986 et 1989 ont
service rendu, l'attachement au monde rural, la trouvé écho avec tant de célérité dans le Tarn
promotion d'une démarche participative et et l'Aveyron, c'est parce qu'il existait une situa-
démocratique. Conscientes que « les besoins tion favorable sur le plan humain.
locaux [sont] fondamentaux » les Caisses
Centrales recommandaient à chaque caisse En effet, les personnels de direction de ces
d'« entreprendre une réflexion sur la présence deux caisses se connaissaient et se faisaient
territoriale de l'Institution et définir l'organisation, confiance, ce qui a facilité le rapprochement (a),
le maillage et la nature des services à mettre en mais surtout, les hommes qui y participèrent se
place ». Cette défense des besoins locaux retrouvaient dans une communion de valeurs
devait notamment passer par la défense du (b).
fondement démocratique de l'institution. Toutes
ces réformes, pour se réaliser, intégraient donc
« les structures électives de la MSA », quoiqu'il a) Une relation de confiance entre les acteurs
était admis que cela puisse « s'avérer problé- du rapprochement
matique et (…) nécessiter une réflexion appro-
fondie ». Le projet « MSA 2000 » n'était donc La construction d'une relation de confiance est
pas exclusivement construit sur des considé- le produit direct de l'histoire des parcours indi-
rations économiques et techniques tirant les viduels de ses agents. Avant qu'ils ne décident
conséquences des mutations du monde agri- de lier les destins de leurs caisses, Messieurs
cole. Cette réflexion passait également par la Dubeau et Lavinal avaient déjà eu l'occasion de
défense d'une tradition mutualiste qui prenait travailler ensemble.
corps, notamment, dans une démarche quali-
tative témoignant d'un souci des adhérents, et La carrière de Guy Lavinal
d'un attachement au monde agricole.
Juriste de formation, Guy Lavinal intégra les
Pour autant, le « Projet MSA 2000 » ne se Caisses centrales en 1965, tout en suivant, en
bornait qu'à faire des propositions. Cette parallèle, une formation au CNESSS. En 1972,
démarche n'était pas autoritaire. A aucun quand le poste de sous-directeur de la MSA de
moment, dans ce document, les Caisses cen- l'Aveyron devint vacant, André Laur lui proposa
trales n'ont donné injonction aux caisses dépar- de postuler et c'est comme cela que, originaire
tementales de procéder à des réformes, du Lot, Guy Lavinal rejoignit l'équipe de direc-
comme ce fut le cas par la suite. Si ce projet put tion de l'Aveyron, où il demeura en fonction jus-
devenir très rapidement une réalité dans les qu'en 1979, avant de devenir directeur de la
départements du Tarn et de l'Aveyron, c'est caisse du Tarn.
certainement parce qu'il existait, dans ces deux
caisses, des situations favorables permettant la
saisie d'opportunités.
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