Page 12 - Lettre d'information n°31
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son rôle d’inspection du travail, à la politique La proposition de M. Lasne est donc double :
préventive de la Caisse départementale. La axer sur la prévention pour réaliser, à terme, des
politique préventive qui en est résulté a été économies sur les dépenses de santé et diversi-
particulièrement efficace, au point que certaines fier les modes de prévention afin de toucher un
mesures ont pu servir d’exemple à d’autres maximum de domaines influents sur les dé-
caisses voire être reprises, quelques années penses médicales à terme.
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plus tard, au niveau national . Sur les accidents du travail, il tient un propos
similaire : « il faut diminuer le nombre d’acci-
La prévention est un des points forts de la dents, et pour cela il faut absolument sensibiliser
Caisse des Hautes-Pyrénées . La politique pré- les adhérents à la question des risques ». Il faut
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ventive est donc une matière qui, en plus d’avoir ajouter que, en ce qui concerne la situation de la
eu un fonctionnement positif, est revendiquée Caisse des Hautes-Pyrénées, les recommanda-
par la Caisse comme nécessaire et bénéfique tions du Secrétaire général Lasne arrivent dans
pour elle et ses adhérents. Si cette matière est un moment de difficultés économiques. Cette
si importante à ses yeux, c’est parce qu’elle proposition est donc particulièrement intéres-
permet, en plus de prévenir des dommages sante pour elle.
humains, d’anticiper et d’éviter des pertes finan-
cières. La politique préventive se développe, mais il faut
attendre les années 1990 pour que le lien
b) Prévention et questions financières « économie-prévention » soit de nouveau mis
en avant.
La prévention, au-delà de l’aspect humain, est Lors de l’Assemblée Générale de 1993, la
envisagée par la Caisse des Hautes-Pyrénées Caisse des Hautes-Pyrénées se félicite de ses
comme un outil utile au service de son finance- réussites en matière de prévention .
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ment. En 1977, lors de l’Assemblée Générale, le Lors de cette assemblée, le ministre délégué à
Secrétaire Général des Caisses Centrales, la Santé, Philippe Douste-Blazy, intervient en fin
M. Lasne, fait un état de la question de la de réunion. Il s’attarde sur les dépenses en
prévention . Il explique que les dépenses de matière de santé et la nécessaire adaptation des
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santé sont en augmentation et que le processus politiques sanitaires. Il considère que la solution
va vers une accentuation du phénomène plutôt n’est pas nécessairement de dépenser plus,
qu’une diminution. Cette augmentation est due, mais de maîtriser plus efficacement les
selon lui, à deux facteurs : dépenses de santé, ce qui passe par une maî-
- L’évolution démographique qui tend trise de la politique préventive. Il conclut sur
vers un vieillissement de la population l’idée que « c’est grâce à des efforts importants
rurale. Ce nombre important de per- en ce domaine de prévention que pourra être
sonnes âgées est envisagé par le secré- complété et maintenu notre système de protec-
taire comme une population de « grands tion sociale et ses acquis ».
consommateurs de biens de santé ».
- Les progrès de la médecine. Si cette logique de lien entre économie et pré-
Le Secrétaire général appelle alors à une vention n’a pas été directement affirmée par la
gestion rationnelle des dépenses. Plus encore, Caisse des Hautes-Pyrénées, la politique de
il invite la Caisse départementale à développer cette dernière s’inscrit en partie de cette logique.
davantage sa politique de prévention comme Aussi, la prévention apporte, à côté de son volet
palliatif à ces dépenses : humain, des avantages économiques.
« Il faut également agir sur les causes des
maladies, mener une meilleure prévention Du reste, comme le mentionnait le Secrétaire
(au niveau des accidents de la route par général des Caisses centrales : pour être le plus
exemple, en ce qui concerne les ravages efficace possible, la prévention doit être
provoqués par l’alcoolisme) développer diversifiée et adaptée aux enjeux locaux.
l’éducation sanitaire ».
43 Le Comité, indiqué dans le paragraphe, n’est pas mentionnée de manière explicite dans les PV. Toutefois, lors de l’AG
de 1994, le directeur Mondoloni mentionne les progrès de la Caisse dans le domaine de la prévention. Il précise que « la
MSA a mis en place un observatoire départemental des risques en agriculture et participe à un Comité de Pilotage de
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Prévention des accidents du travail » ; in P. V. de l’Assemblée Générale du1994. Monsieur Germain Castéras a
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confirmé qu’il s’agissait bien du Comitus avons évoqué.
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Témoignage recueilli auprès de Germain CASTÉRAS, Directeur honoraire du Service régional de l’inspection du travail,
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de l’emploi, et de la politique sociale agricole (SRITEPSA) Midijuillet 2022 et intervention de G.
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CASTÉRAS lors de l’Assemblée Générale du Comité d’histoire de la Sécurité sociale de Midi.
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44 Témoignage recueilli auprès de Germain CASTÉRAS lors d’un entretien oral le 8 juillet 2022.
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1977
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45 P. V. de l’Assemblée Générale du 11 décemb
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46 P. V. de l’Assemblée Générale du 15 octobre 1993.
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