Page 14 - Lettre d'info n 26
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exigües : malgré la réalisation des plans à la l’octroi d’une prime de déménagement de 200
lettre par l’architecte, le CA n’avait pas manqué francs, accorder les temps de pause supplé-
d’émettre un avis défavorable, initié par l’agent mentaires demandés et garantir le paiement
comptable, sur les modalités techniques rete- des jours de grève, en les justifiant par les
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nues . Les caisses du hall de la CPAM étant heures supplémentaires à effectuer pour résor-
inadaptées pour un travail standard, il était in- ber l’ensemble des retards engrangés. Afin de
concevable pour le personnel de rattraper les gagner en efficacité, le CA valide l’embauche
retards consécutifs au déménagement dans d’auxiliaires techniques et la fermeture des
ces conditions, avec au surplus la nécessité de guichets au public à 14h30, ainsi que la mise en
s’adapter à la nouvelle chaine de travail en place des heures supplémentaires . Les résul-
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« tronc commun » mise en place par la Direc- tats de ces mesures sont concluants : de
tion : la grève éclate. 150 000 dossiers en retards en août, la caisse
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enregistre 26 790 retards en octobre, le plafond
fixé par la CNAMTS pour un fonctionnement
normal étant de 25 000. Les prévisions indi-
quaient pourtant une régularisation totale d’ici
septembre 1973. Le Conseil d’administration va
se montrer solidaire avec la Direction, et ne
manquera pas de lui renouveler sa confiance à
plusieurs reprises. En revanche, les critiques
envers la tutelle sont plus acerbes que jamais,
les administrateurs considérant que la pleine et
entière responsabilité de la crise lui incombe .
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b) Le rapport de l’IGAS
Nouveau siège de la CPAM-HG à la fin des années 70 En 1974, les conséquences des difficultés
rencontrées par la CPAM en 1973 sont mises
au jour : l’Inspection Générale des Affaires
Entre autres facteurs aggravants, on peut Sociales (IGAS) rend un rapport sur l’activité de
compter la charge supplémentaire de travail la CPAM dans lequel elle souligne les retards
due à l’épidémie de grippe de janvier 1973, conséquents dans le traitement des dossiers
ainsi que le manque de personnel pour faire ainsi que la faible productivité. Entre autres,
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face à l’ensemble des surcharges énumérées . sont aussi pointées du doigt les mauvaises
Quant aux contraintes extérieures à la Caisse conditions de déménagement, une organisation
mais favorisant le mouvement, il est nécessaire du travail jugée peu efficace créant des temps
de mentionner que la CNAMTS impose la mise d’attente et des délais trop importants .
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en place de la chaine nationale statistique qui
demande la restructuration du personnel et En réponse, le Conseil d’administration justifie
l’affectation de moyens humains non ses performances en critiquant l’installation
négligeables . simultanée de la chaine nationale et de leur
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programme informatique propre, avec en plus
Les revendications des salariés sont les sui- la CNAMTS imposant un matériel et des
vantes : augmentation des temps de pause, méthodes de travail dans ce domaine qui
augmentation des salaires, réorganisation du retardent le traitement des dossiers (10% de
hall des prestations . Le Conseil d’adminis- rejet avec le nouveau matériel Control Data,
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tration va se placer en intermédiaire entre la contre 2,5% en moyenne nationale) . Afin de
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Direction et le CE, afin de favoriser le dialogue compenser ces manques à gagner en termes
et le rapprochement ; en parallèle, il va valider
44 PV CA, 12 juin 1973, p. 46. Voir aussi PV CA, 12 juin 1973, (Annexe I) Lettre des syndicats FO-CGT-CFDT au CA
45 PV CA, 12 avril 1973, p.42
46 PV CA 12 juin 1973, pp. 46 et suivantes
47 PV CA, 19 février 1973, p.11
48 Cette problématique sera vue ultérieurement, voir II.
49 PV CA 12 juin 1973, Annexe I.
50 PV CA, 12 juin 1973, 18 juin 1973 et 12 juillet 1973.
51 PV CA, 12 juillet 1973, pp.70-74
52 PV CA, 30 septembre 1974, p.78
53 Ibid, p.79. Voir aussi PV CA, 4 juin 1974, p. 64 sur la question des problèmes occasionnés par le matériel
informatique.
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