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II. LE PROGRES TECHNOLOGIQUE AU SERVICE DE L'ASSURE SOCIAL ET DE
               LA MAITRISE DES DEPENSES


               Le développement du potentiel informatique de     La  chaîne  de  traitement  était  répartie.  Le
               la CPAM remonte aux années 70, avec l'instal-     CETELIC  (Centre  de  traitement  électronique
               lation  de  technologies  visant  à  accroître  la   inter caisse) était équipé d'un ordinateur central
               productivité des Caisses face à l’augmentation    chargé du traitement des dossiers et pilotait le
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               de la charge de travail . Dans les années 80,     système. Les unités de liquidations de la CPAM
               l'installation du système LASER va constituer la   allaient disposer de mini-ordinateurs afin d'exé-
               plus grosse avancée technologique (A).            cuter les tâches de  liquidation, de mise à jour
               Mais à partir des années 2000, la mise en appli-  des dossiers et de contrôle comptable. Le maté-
               cation de grands systèmes va laisser la place à   riel choisi était celui de la société CII-Honeywell-
               des plans d'envergure nationale pour mettre à     Bull. Ce nouveau système devait permettre d'ef-
               jour le potentiel informatique des CPAM et les    fectuer entre 800 et 1 200 décomptes par jour,
               doter d'outils de travail plus performants (B).   avec  une  transmission  des  dossiers  par  ligne
               Ce  développement  du  potentiel  technologique   téléphonique sous deux jours, permettant d'éli-
               de la CPAM-HG va être d'une aide certaine dans    miner  les  disquettes  et  autres  supports  pour
               bien des domaines et montrer son efficacité lors   transporter l'information. L'intérêt de cette nou-
               d'une situation sans précédent : l'explosion de   velle technologie était de supprimer les tâches
               l'usine AZF en 2001 (C).                          de  « pré  codification »  et  de  saisie,  respon-
                                                                 sables de la majorité des rejets. Mais elle devait
               A.  Le  système  LASER,  une  solution  à         aussi permettre aux centres extérieurs de deve-
               court terme                                       nir autonomes, de gagner en efficacité, en ren-
                                                                 dement, et de faciliter le travail des personnels.
               Le  système  LASER  (Liquidation  Assistée  sur   La  CPAM  de  Haute  Garonne  allait  donc  être
               Equipements Répartis) est un projet ancien dé-    équipée de 23 mini-ordinateurs pour une opéra-
               veloppé  au  niveau  national  par  la  CNAMTS  à   tion au coût total de 15 millions de francs.
               partir de 1977. Il s'inscrit dans la droite ligne du
               plan informatique national et de la mise en place   D'un point de vue budgétaire, l'usage des nou-
               des  outils  statistiques  pour  le  suivi  des  para-  velles technologies devait permettre d'augmen-
               mètres  de  l'Assurance  maladie.  Après  une     ter les rendements et l'efficacité des unités de
               longue phase d'expérimentation, sa diffusion est   travail tout en maintenant ou réduisant la masse
               annoncée à partir de 1982 ; pour la CPAM de la    salariale. On palliait donc les besoins en person-
               Haute-Garonne,  le  début  d’implantation  des    nel des CPAM en augmentant progressivement
               matériels commence en 1986. La Caisse avait       leur productivité, tout en faisant des économies
               connu  deux  phases  de    mécanographie  puis    sur l'embauche et le remplacement des départs
               d’informatique de traitement des décomptes :      à la retraite. En contrepartie, la CNAMTS con-
                                                                 sentait à des investissements coûteux en maté-
               -   la première, de 1945 à 1967, consistait en    riel et en formation à court terme. Autre intérêt :
                   un système de saisie manuelle des pièces      renforcer  la  fiabilité  des  outils  statistiques  en
                   des assurés et traitées dans une chaîne de    affinant leurs calculs, grâce à des technologies
                   travail de quatre à six séquences ;           plus puissantes, ce qui constituait un enjeu ma-
               -   la seconde, de 1967 à 1984, était basée sur   jeur pour la politique de maîtrise des dépenses
                   un  système  de  lecture  optique  avec  deux   de santé.
                   étapes supplémentaires :  la « pré-codifica-  Cependant, des réserves sont déjà émises par
                   tion »  des  caractères  manuscrits  et  le   certains  administrateurs,  qui  voient  dans  ce
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                   traitement des rejets et des recyclages .     nouvel outil un danger : vu le temps qu'a mis le
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               Le projet lancé par une décision du 22 juin 1977   continus  en  informatique,  la  CGT  signale  les
               de la CNAMTS a pour objectif d’unifier la chaîne   risques  d'obsolescence  prématurée  du  maté-
               informatique nationale et d’uniformiser les maté-  riel . Elle demande de voter contre sa mise en
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               riels  des  différentes  CPAM  qui  avaient  pu  les   place, au profit d'un délai supplémentaire pour
               choisir en accord avec des solutions nationales.   en trouver un plus récent et performant.


               87  Le choix de faire appel à la technologie plutôt qu'à l'humain repose sur une logique simple : l'ordinateur permet
               l'exécution d'un plus grand nombre de tâches avec moins d'erreurs, et coûte plus cher à l'investissement mais moins
               cher qu'un employé sur le long terme. Il s'agit d'une alternative idéale à l'embauche et à la formation du personnel à une
               époque où les pouvoirs publics ont besoin de réduire les coûts de gestion des organismes de l'Assurance maladie
               88  PV CA, 20 juin 1984, Annexe 2
               89  PV CA, 20 juin 1984, p. 108


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